Denise Capezza à Cannes : « Moi, Léa Seydoux (et Kristen Stewart) »


Cest Viggo Mortensen. Il y a Léa Seydoux. Il y a Kristen Stewart. Et il y a Denise Capezza dans Crimes du futur de David Cronenberg, l’un des films les plus attendus (et les plus controversés) du Festival de Cannes 2022. Mais comment était-il possible de passer de Marinella di Gomorrhede Natalia di Bébé et de Giuseppina di Bang Bang bébé à la mystérieuse Odile, qui exerce tant d’attraction sur Seydoux en utilisant son visage comme s’il s’agissait d’une palette de peintre et non d’une chair vivante (et la convainquant d’en faire autant) ?

Denise Capezza à Cannes avec Léa Seydoux, Kristen Stewart, Nadia Litz et Lihi Kornowski (Getty Images).

Essayez-le sur l’auto-cassette

« Je suis arrivé à Crimes du futur de la manière la plus classique : avec une audition via self tape » explique l’actrice de trente-deux ans, déjà aux prises avec un autre projet (une série internationale, Indésirableréalisé par Oliver Hirschbiegel). Très heureux d’être à Cannes pour la première fois mais encore plus heureux d’avoir participé au film d’un Maestro comme Cronenberg. Qui lui a confié un rôle pas du tout classique, au contraire… «Je suis une artiste qui avec ses performances veut se pousser vers une nouvelle conception de la beauté, en modifiant ses traits. Non, rien à voir avec la chirurgie plastique telle qu’on la voit appliquée au quotidien, ce qui nous pousse – au contraire – vers un modèle homologué. Illusion vaine, car l’idée de beauté est subjective, il ne peut y avoir de norme. Fascinants sont ceux qui se sentent bien dans leur corps et transmettent cette sensation, cette « lumière » aux autres ».

Denise Capezza à Cannes (Getty Images).

Quelle surprise David

Comment ça s’est passé sur le plateau ?
J’ai surtout travaillé avec Léa, qui ne répond pas du tout au stéréotype de la star : humble, généreuse, prête à partager la vision de la scène… Et quelle surprise David ! La première fois que je l’ai rencontré, j’avais peur mais, en parlant pendant une heure, toute peur s’est dissipée : il est disponible, ouvert, certainement pas le génie qu’il est. Calme, calme, calme toi aussi. Il dirige les acteurs comme s’il s’agissait d’un concert de jazz, il laisse libre cours à sa créativité, il fait confiance à ceux qui choisissent, en donnant des indications peu nombreuses et précises. C’est aussi amusant.

Vraiment inattendu, vu vos films… Lesquels connaissiez-vous déjà ?
La mouche, Vidéodrome, Le repas nu, La promesse du meurtrier, Antécédents de violence. Puis récemment j’ai vu ses débuts, ceux « de genre », et Crimes du futur il représente non seulement le retour de Cronenberg au cinéma après huit ans, mais aussi un retour à ce genre de travail.

Denise Capezza avec Léa Seydoux dans « Crimes du futur ».

Un passé de danseuse

Mais quand avez-vous découvert le métier d’acteur ?
En fait j’ai commencé par la danse, j’ai étudié pendant 15 ans à Naples. Puis, à dix-huit ans, j’ai dû arrêter suite à une blessure au genou et j’en ai profité pour me rapprocher du métier d’acteur, qui m’attirait depuis toute petite mais que je n’avais jamais eu le temps d’expérimenter, entre engagements scolaires et formation. . Je me suis inscrit à un cours et je ne me suis pas arrêté là. Les débuts ? A 21 ans en tant que protagoniste (ils cherchaient un étranger) d’une série télévisée turque : Uçurum. Je suis parti pour Istanbul et en un mois j’ai appris la langue.

Eh, la capacité d’un danseur à s’engager…
La danse – un défi constant aux limites imposées par le corps – m’a beaucoup formée en tant que professionnelle. Et en tant qu’être humain : je suis un combattant.

Cannes mieux ou mieux Le lac des cygnes à la Scala ?
(des rires) L’un de mes plus grands rêves est de jouer le rôle d’un danseur. Interpréter Le lac des cygnes alla Scala dans un film… La quadrature parfaite du cercle !

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