Le ministre Jetten (Climat, D66) prendra le contrôle total de l’accord sur le climat avant la fin de cette année. Les ministres chargés de l’agriculture, de la circulation, de l’industrie et du logement doivent présenter tous les trois mois l’état d’avancement des plans de développement durable dans leur domaine.
“Il y aura un contrôle serré sans précédent sur la mise en œuvre de l’accord sur le climat”, explique une personne impliquée. La soi-disant « consultation de progrès », qui a coordonné la mise en œuvre de l’accord sous la direction de l’ancien ministre Ed Nijpels (VVD), se verra attribuer un rôle différent après trois ans. Nijpels quittera ses fonctions de président plus tard cette année.
Jetten présentera les changements administratifs à la Chambre des représentants avant les vacances d’été, selon une tournée parmi les initiés. Le ministère responsable des affaires économiques et du climat ne souhaite pas commenter les plans. “Nous voulons d’abord informer la Chambre des représentants et ne pas devancer notre propre musique”, explique un porte-parole.
Sous la direction plus serrée du cabinet, les accords de l’accord sur le climat de 2019 et les objectifs plus ambitieux de l’accord de coalition fin 2021 doivent être fusionnés. L’intention est de mettre en œuvre le nouveau modèle de gouvernance de l’accord en novembre.
Les progrès de la politique climatique seront bientôt communiqués à la Chambre tous les six mois au lieu d’une fois par an. Cette année, il y aura également un Conseil du climat composé de huit à dix scientifiques indépendants. Ce conseil émettra des avis sollicités et non sollicités, comme c’est déjà le cas au Royaume-Uni. Depuis 2008, le Comité Changement Climatique soumet régulièrement des propositions.
L’accord sur le climat veut le CO2les émissions en 2030 seront inférieures de 49 % à celles de 1990. La mise en œuvre de cette mesure relevait de la responsabilité du gouvernement précédent. Mais à l’exception du ministre de l’époque Eric Wiebes (Climat, VVD), les ministres se sont montrés peu impliqués dans l’accord. Les ministres chargés de l’agriculture, de la circulation et du logement étaient rarement, voire jamais, présents lors des consultations sur l’accord sur le climat. Dans une conversation avec CNRC plus tôt cette année, Jetten a noté que les personnes impliquées dans l’accord sur le climat “ont même parfois dû aller à contre-courant de La Haye”.
Le soutien nécessaire n’est pas non plus venu lorsqu’il s’est avéré que les mesures de durabilité n’allaient pas assez vite pour atteindre les objectifs. À la fin de l’année dernière, l’Agence néerlandaise d’évaluation environnementale a calculé que la réduction ciblée de 49 % des émissions d’ici 2030 n’était « pas encore en vue ».
Depuis la fin de l’année dernière, l’accord de coalition de Rutte IV vise une réduction des émissions “d’au moins 55%” d’ici 2030. Cette réduction supplémentaire doit être assurée, par exemple, en resserrant le CO2taxe pour les entreprises et un programme national d’isolement. La semaine dernière, il a déjà été annoncé qu’après 2025, la chaudière de chauffage central traditionnelle devrait être remplacée par une alternative plus durable, comme la pompe à chaleur.
Jetten avait déjà indiqué en février vouloir mettre fin au polder autour de la politique climatique. “Ces dernières années, en tant que politiciens, nous avons vraiment jeté beaucoup de politique climatique sur les autres. […] Mon message est maintenant : c’est l’accord de coalition et nous n’allons pas le négocier”, a-t-il déclaré dans un communiqué. CNRC†
grande majorité positive
La grande majorité des acteurs de l’accord climatique consultés réagissent positivement à la nouvelle politique. De nombreux changements que Jetten veut introduire sont déjà discutés dans un « mémorandum d’avis » qui a été publié en novembre sous la responsabilité de la direction de l’accord sur le climat. Le ministre n’ayant pas encore présenté de plan définitif, aucun des interlocuteurs ne souhaite être nommé.
Depuis 2019, des représentants du monde des affaires, du gouvernement et des organisations de la société civile ont formé cinq organes consultatifs, appelés « tables climatiques ». Celles-ci concernaient les sous-domaines du trafic, de l’agriculture, de l’industrie, de l’électricité et de l’environnement bâti. Une personne impliquée : « Il n’est jamais devenu tout à fait clair quelles étaient les fonctions de ces tables. Quelle est leur responsabilité, quelle est la responsabilité du gouvernement ? Je pense que c’est très bien que cela devienne maintenant clair.
Désormais, les différents départements sont responsables de la mise en œuvre et les tables ont une fonction plus importante dans la mise en œuvre pratique. Dans la nouvelle configuration, les entreprises perdent davantage leur rôle aux tables de concertation, tandis que l’influence des gouvernements inférieurs (municipalités, provinces) est en fait renforcée. Le tableau consacré à la production durable d’électricité – d’ici 2030, 70 % de l’électricité doit être renouvelable – sera élargi et traitera du futur système énergétique des Pays-Bas.
La soi-disant réunion d’avancement de l’accord sur le climat ne coordonnera plus la politique, mais jouera un rôle dans l’ancrage démocratique de la politique. La présidence de ces consultations changera de mains; Ed Nijpels (72 ans) a annoncé en interne qu’il partirait, selon des initiés. L’ancien ministre a déjà été impliqué dans la mise en place de l’accord sur l’énergie en 2013 et a présidé le Conseil climat qui a constitué la base de l’accord sur le climat. Nijpels dit qu’il ne veut répondre que lorsque le cabinet annoncera ses plans.
Une version de cet article est également parue dans le journal du 24 mai 2022