Le personnel de la centrale électrique de Luminus à Seraing est en grève depuis 22 jours

Depuis 22 jours, le personnel de la salle de contrôle de la centrale Luminus de Seraing, à Liège, est en grève. Le front syndical commun appelle à une revalorisation du métier d’assistant répartiteur. De plus, il dénonce les nombreuses heures supplémentaires et les effectifs limités. Ce matin, le personnel a de nouveau manifesté devant l’entrée de la centrale. « Les dirigeants ont pris le contrôle de l’usine pour garantir la production d’électricité », a déclaré Luminus dans une réponse.

Le 28 avril, les opérationnels déclenchent un mouvement spontané. Par la suite, un préavis de grève a été déposé pour la période du 4 au 17 mai, à minuit. Jusqu’à cette dernière date, les syndicats ont fait taire leur réaction agitée. Maintenant, ils formulent trois demandes. Le front syndical est composé de Gazelco, le syndicat du secteur du gaz et de l’électricité au sein de la CGSP/ACOD, du syndicat chrétien francophone des salariés CNE et du syndicat chrétien francophone du bâtiment, de l’industrie et de l’énergie CSC BIE.

La grève a trois causes, selon les syndicats. « D’abord, la revalorisation du métier d’assistant répartiteur à la bourse de Seraing. Deuxièmement, la difficulté de s’absenter après les heures supplémentaires, le manque d’anticipation de la retraite et les effectifs limités. La troisième exigence est d’ouvrir des discussions pour l’amélioration de nos grilles salariales, qui sont parmi les moins favorables du secteur, pour l’ensemble de l’entreprise et de toutes les professions », résume Nicolas Peeters de Gazelco. Les négociations avec la direction n’ont pour l’instant abouti à rien, selon Peeters.

Au fil du temps

Selon le front intersyndical, le problème vient d’une centralisation d’il y a neuf ans : lorsque le nombre d’équivalents temps plein (ETP) est passé de 35 à 18. Les équipes travaillent désormais avec un chef de chantier et deux assistants, contre trois contremaîtres et trois assistants dans le passé, obligeant désormais les assistants à effectuer des tâches pour lesquelles ils ne sont pas nécessairement qualifiés. Au 1er janvier, les syndicats comptaient pas moins de 22 000 heures supplémentaires qu’il a fallu récupérer par 18 ETP.

La direction de Luminus dit prendre acte de la situation. « Chez Luminus, nous avons une longue histoire de dialogue social constructif et nous prenons le droit de grève au sérieux. Mais notre priorité doit être de trouver des solutions rapidement », précise la direction. « Compte tenu de la crise du secteur de l’énergie, qui touche également Luminus, il est plus que jamais temps de promouvoir l’intérêt collectif, à savoir la poursuite de l’activité industrielle. »

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