Il est juste après minuit lorsque mon téléphone vibre. Un message via Messenger. Un père a trouvé des messages blessants sur le téléphone de son fils et est devenu insensé. Il dirige sa frustration vers moi. Dans une tirade, il écrit qu’il « me prendra la gorge » si cela ne s’arrête pas bientôt. Vous pensez peut-être : « Ce sont des exceptions, n’est-ce pas ? » Mais malheureusement, le matin même, j’ai eu une conversation avec une mère. Sa fille a reçu des commentaires négatifs de la part du mentor et maître de stage. Inacceptable, pense-t-elle. S’ensuit ensuite un déluge d’accusations, brutes et sans filtre. L’enseignante en question, qui souhaite le meilleur pour sa fille, est interrompue par des mots blessants.
En tant que réalisateur, je suis aux côtés de mes professeurs. Je dois. Je vois à quel point ils grincent des dents à chaque note dure, à chaque mot vicieux. Car peu importe votre résilience, en tant que professionnel et en tant que personne : cela vous affecte. Chaque jour, ces professeurs donnent tout ce qu’ils ont. Bien sûr, tout ne se passe pas parfaitement. Mais aucun défaut ne justifie la manière effrontée avec laquelle les parents expriment aujourd’hui leurs frustrations.
Et comme si cela ne suffisait pas, ces enseignants se réveillent le matin pour lire dans le journal que l’éducation est un échec. Qu’il faut relever la barre, que le niveau n’est pas suffisant. Ce sont les conversations dans les médias et sur les réseaux sociaux qui donnent constamment l’impression que tout ce qui ne va pas dans la société est dû à l’éducation. Mais qui regarde les personnes qui dispensent cette éducation chaque jour ?
Je les vois. Je vois comment ils mettent tout leur cœur et leur âme à faire progresser les élèves. Je vois comment ils continuent d’essayer, même lorsque les ressources font défaut, même lorsque le soutien ailleurs fait défaut. Mais je vois aussi comment ils perdent peu à peu courage. Comment chaque reproche, chaque manque de respect déchire leur résilience comme une larme.
Comment en est-on arrivé au point où les enseignants sont devenus les piliers de la société ? Comment avons-nous oublié que le respect est le fondement de la coopération ? Il est temps d’accorder à ces personnes, qui contribuent à façonner nos enfants, le respect et le soutien qu’elles méritent. Pas seulement en paroles, mais en actes. Parce que sans eux, il n’y a pas d’avenir.