La taille des navires de croisière a doublé au cours du dernier quart de siècle, de 2000 à 2024. S’ils continuent de croître à ce rythme, d’ici 2050, les plus gros navires de croisière pourraient atteindre 345 000 tonnes brutes, soit près de huit fois celle du Titanic. Cela suffirait à nous faire comprendre à quel point il sera fondamental de penser à une propulsion intelligente pour des géants comme celui de la photo d’ouverture : Icon of The Seas. Mesurant 365 mètres de long et 65 mètres de large, il a une jauge brute de 250 mille tonnes et est divisé en 20 ponts accessibles aux passagers, les moteurs, en l’occurrence six Wärtsilä propulsés au GNL (gaz naturel liquéfié) qui génèrent 67 500 kW (90 520 chevaux) d’énergie – doit également être utilisé pour produire de l’énergie pour les services de 7 600 passagers à pleine charge et de 2 300 membres d’équipage. Une comparaison évidente avec le Titanic : le navire qui a coulé dans l’Atlantique en 1912 transportait 2 500 passagers et avait un déplacement de 46 000 tonnes. Autre fait impressionnant : en 1970, seuls 21 navires de croisière naviguaient sur les mers du monde avec un tonnage total de 103 mille tonnes, en 2025 il y en aura plus de 515 unités pour 30 millions de tonnes de tonnage. Bref, il y aura beaucoup de travail à faire pour les acteurs de la propulsion. Afin de ne pas trop consommer (pensez à ce qu’on dépense pour déplacer des navires de cette taille) et de ne pas trop polluer. La décarbonisation du secteur maritime devient une priorité politique, car le secteur représente environ 3 % des émissions mondiales de CO2, et une étude de 2020 de l’Organisation maritime internationale prédit qu’elles pourraient augmenter jusqu’à 130 % d’ici 2050 par rapport aux niveaux de 2008. Insupportable évidemment et pas seulement pour la politique. En attendant l’avenir, voyons comment fonctionne la propulsion des navires d’aujourd’hui.