Chaque village de Hollande du Nord aura-t-il bientôt une rue supplémentaire ?

Pour remédier à la grave pénurie de logements, la province souhaite autoriser la construction d’un maximum de 25 maisons aux abords de chaque village. Les échevins applaudissent, mais les organisations de protection de la nature craignent que les paysages uniques de la Hollande du Nord soient endommagés.

Aartswoud, un village de la commune d’Opmeer, abrite une communauté soudée d’environ cinq cents habitants. Pour un si petit village, il existe un nombre surprenant d’associations. Des événements culturels sont organisés dans l’église, le club de football est actif et la petite école est toujours utilisée.

“Mais si l’on ne construit pas de nouvelles maisons ici, un tel village finira par rencontrer des problèmes”, prévient Herman ter Veen, conseiller municipal d’Opmeer. “Les jeunes veulent rester, mais sans logement, ils partent d’ici”.

Dans un tiroir municipal se trouve un plan détaillé pour la construction de 25 logements, dont huit en location sociale. Mais la pelle ne doit pas pénétrer dans le sol. Car selon les règles provinciales, Aartswoud n’est pas autorisé à s’étendre. Le village en ruban est entouré de tous côtés par un paysage provincial spécial, ou un terrain doté d’un statut spécial, ce qui rend pratiquement impossible la construction d’espaces verts.

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Si cela dépend de la coalition, cela changera demain. Les communes sont désormais autorisées, dans des circonstances exceptionnelles, à construire onze logements en bordure d’un village. La province souhaite assouplir ces règles, afin que la construction d’un maximum de 25 maisons dans une zone protégée soit possible. Demain, le Conseil provincial votera sur cette proposition.

Nature

Martijn de Jong du Landschap Noord-Holland n’aime pas le projet et met en garde en particulier contre la protection du « paysage ouvert ». Il estime également que certains endroits de la Hollande du Nord sont si spéciaux qu’ils ne devraient pas changer. « Comme à Egmond, où l’on voit encore que les moines ont creusé un fossé. C’est tout simplement fantastique.

Il espère que le plan sera au moins adapté en prévoyant une protection supplémentaire contre le développement de logements dans des endroits particuliers, comme les anciennes dunes ou les crêtes de Wieringen. «Auparavant, ces types d’endroits étaient considérés comme des monuments géologiques, mais avec l’arrivée du Paysage provincial spécial, tout a été regroupé. Il n’y a plus de personnalisation, ce qui signifie que les lieux vraiment spéciaux pourront bientôt être entièrement aménagés. »

Construire dans des espaces verts, comme on l’appelle souvent, est tabou depuis des années en Hollande du Nord. En pensant à la Hollande méridionale, où de nombreux villages se sont développés ensemble, la coalition précédente a désigné 32 parcelles de terrain comme paysage provincial spécial (BPL). Selon la province, ces zones sont si particulières qu’elles méritent une protection supplémentaire, mais n’ont pas le même statut que les réserves naturelles.

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Les projets de la province se sont heurtés à de nombreuses résistances il y a trois semaines. Plus de 1.100 commentaires ont été déposés et de nombreux intervenants se sont fait entendre pour mettre en garde la province contre le comblement des prairies de la Hollande du Nord.

22 ans d’attente pour un logement social

Mais les conseillers des communes de petits villages sont enthousiastes. Le conseiller de Medemblik a déjà envoyé une lettre à la province et à Landsmeer, le conseiller Niels Bonenkamp ne peut pas attendre le feu vert.

Dans sa commune, avec d’un côté la réserve naturelle ‘t Twiske et de l’autre le Jisperveld, les gens doivent attendre 22 ans pour obtenir un logement social. « Le village est plein, la construction en centre-ville n’est presque plus une option. Alors dites-moi, où devraient être situées ces maisons ?

Bonenkamp souligne qu’il souhaite préserver le paysage ouvert. « Nous ne voulons pas non plus que toutes les prairies soient remplies. Au contraire. Nous vivons ici, connaissons la région et savons à quel point le paysage ouvert est important.

“Bien sûr, nous devons protéger le paysage ouvert de la Hollande du Nord”, souligne Ter Veen van Opmeer. “Nous devons donc construire dans des endroits où le paysage n’est pas endommagé. Il doit s’intégrer à l’environnement.”

Loyer social

Selon De Jong, il reste à voir si l’assouplissement résoudra la pénurie de logements. Il est particulièrement sceptique quant au logement social. « Ce sont souvent les plus beaux endroits du village, avec vue sur l’eau ou le polder. Il y a de fortes chances qu’il y ait 25 villas grâce auxquelles la municipalité pourra gagner beaucoup d’argent.

C’est l’inverse, dit Ter Veen. « Si on a le droit de construire onze logements, cela coûte trop cher de les transformer en logements sociaux. Ce n’est qu’à 25 ans qu’il sera possible de rentabiliser les logements moins chers.»



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