Parce que ce n’est jamais assez


LAA l’occasion de l’anniversaire de la Convention d’Istanbul contre les violences faites aux femmes, sort aujourd’hui au cinéma Féminin singulier, film en sept épisodes qui raconte les mille facettes de l’univers féminin.

Filmé par divers réalisateurs européensle film compte parmi les nombreuses actrices qui ont participé aussi Catherine Deneuve, Monica Guerritore et Violante Placido.

Féminin singulier: l’intrigue du film

Sept épisodes qui racontent les femmes à travers de multiples points de vue. Dans le premier, intitulé La robe de mariéeSimone (Monica Guerritor) est épouse, mère et ouvrière. Entre l’usine, un mari au chômage et un frère fauché, la seule joie est sa fille Deborah, et la robe de mariée dont elle rêve pour elle.

Dans Danseur une prostituée (Agnès Claisse) est abandonnée par un client dans une banlieue désolée. Il monte dans un bus et s’y retrouvemême si cela pourrait être un rêve, une petite fille qui lui dit qu’elle veut devenir danseuse.

Monique Guerritor. (Avec l’aimable autorisation du Bureau de presse)

Naissance d’une étoile c’est plutôt l’histoire d’Emma (l’étoile Dorethée Gilbert), ballerine enceinte qui doit composer avec la dure directrice (Catherine Deneuve) de la compagnie de ballet de l’Opéra de Paris. Dans AjoZana (Diella Valla) doit en prendre une décision courageuse lorsqu’on demande à sa mère de se taire sur un fait très grave. Attendre raconte plutôt le relation problématique entre une mère et sa fille homosexuel (Elisabetta DeVito et Désirée Giorgietti).

Dans Revirgination, une paire (Loren Terezi et Anila Balla) qui décide de se marier se heurte à la vieille tradition selon laquelle la mère du marié doit être présente à Nuit de noces – pour vérifier que la mariée est vierge.

Enfin, Main dans le bonnet se concentre sur une mère (Violante Placido) qui demande l’aide d’une travailleuse du sexe pour son fils de 20 ans souffrant de lésions motrices et neurologiques graves.

Un film correct mais trop effiloché

Né d’une idée de la société de production Artex Film, l’intention de Féminin singulier – l’univers féminin dans la sphère professionnelle et personnelle confié à sept réalisatrices internationales – est noble : il existe encore de nombreuses limites de la société et du monde masculin, voire les prétendus malentendus (voir l’histoire d’Elisabetta Franchi et maternité au travail).

Il ne s’agit même pas d’un projet déployé : la mosaïque collective glorifie et il montre aussi les femmes dans leurs défauts et leurs manquements, des êtres inévitablement fallacieux. Et ça le fait mêlant des épisodes dramatiques à d’autres presque comiques. Mais le résultat est trop déséquilibrénotamment en mettant l’accent sur la prise de conscience des droits des femmes.

Si l’épisode avec Monica Guerritore a en fait le force tragique d’un mélodrame ancien, celui sur le handicap avec Violante Placido a la présomption de vouloir en dire trop en quelques minutes. Un défaut qui, malheureusement, est également perceptible ailleurs. Le résultat est un film excessivement inhomogèneégalement du point de vue qualitatif des épisodes individuels, qui malheureusement n’accorde pas une attention suffisante aux problèmes rencontrés.

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