L’investisseur américain Wolfspeed reporte sine die son projet d’usine de puces en Sarre. 23 octobre 2024 | 1h40
La rumeur tourne depuis des mois. Est-ce que ça vient ou ça ne vient pas, l’usine de puces de la société américaine Wolfspeed ? L’usine de semi-conducteurs sera construite sur le site de l’ancienne centrale électrique au charbon d’Ensdorf, près de Saarlouis, et contribuera à rendre l’Allemagne compétitive dans cette technologie d’avenir.
Mardi, les médias ont rapporté que Wolfspeed et son partenaire, l’équipementier automobile ZF, souhaitaient suspendre le projet. ZF a nié toute responsabilité dans un communiqué de presse :
« ZF contredit la représentation médiatique selon laquelle ZF aurait contribué à retarder les projets de Wolfspeed de construire une usine de puces à Ensdorf. Wolfspeed est responsable du projet. »
Premier ministre Rehlinger : le projet n’est pas abandonné
Cela ne signifie pas que le projet soit abandonné, souligne Rehlinger.
À Ensdorf, dans la Sarre, une centrale électrique au charbon a explosé cet été.30 juin 2024 | 0:19 minutes
Wolfspeed souffre également de la faiblesse du marché des voitures électriques
Wolfspeed a deux gros problèmes : premièrement, le marché des voitures électriques en Europe ne se développe pas comme prévu et la demande est à la traîne. À cela s’ajoutent des problèmes faits maison aux Américains et des difficultés financières.
L’industrie sidérurgique de la Sarre a signé un contrat de deux milliards de dollars pour convertir sa production à l’acier vert. L’industrie met tout sur une seule carte.11 octobre 2024 | 53:39 minutes
Prochain revers pour l’Allemagne en tant que site économique
À l’époque, la chancelière avait déclaré que l’Allemagne devait devenir « plus résiliente en termes technologiques, numériques et logistiques » et souhaitait donc réduire systématiquement les dépendances et les vulnérabilités.
Premier ministre Rehlinger : « La Confédération doit faire davantage »
Le chef du gouvernement de la Sarre, Rehlinger, critique le gouvernement fédéral qui n’a pas réussi depuis trop longtemps à stimuler l’économie et à rendre l’Allemagne compétitive en tant que site industriel. Lors du sommet industriel organisé lundi par le chancelier Scholz, il faudra élaborer un paquet économique qui « ne peut pas être assez important », a déclaré le Premier ministre.
« À ce stade, le gouvernement fédéral doit faire plus que ce qui a été fait jusqu’à présent. Et je n’entends pas par là de nouvelles pages de papier remplies de mots, mais plutôt un ensemble de mesures rapidement efficaces pour stabiliser et soutenir le l’industrie ici en Allemagne », déclare Rehlinger. Des prix de l’énergie plus bas et des incitations à l’achat pour l’électromobilité sont nécessaires, a expliqué Rehlinger.
Incertitude chez le plus grand employeur de la Sarre : l’équipementier automobile ZF prévoit de supprimer des milliers d’emplois. C’était également le sujet de la réunion de travail à l’usine de Sarrebruck.8 août 2024 | 1h25
La Sarre peine à se transformer
Par ailleurs, ZF a annoncé il y a quelques jours qu’elle supprimerait 1 800 emplois dans son usine de Sarrebruck d’ici la fin de l’année prochaine. Jusqu’à 4 500 emplois pourraient être supprimés d’ici fin 2028.
«Nous devrons nous battre», déclare le Premier ministre Rehlinger. Cette phrase devrait s’appliquer non seulement à la Sarre, mais à l’ensemble de l’Allemagne. La transformation de l’économie exigera beaucoup de l’État et de ses citoyens.