Des milliers de soldats se préparent à l’attaque, calmes avant la tempête


19 octobre 1944. Derrière le front, les Alliés travaillent à une percée dans le Brabant. Seule une attaque massive sur un large front peut faire la différence. Des milliers de soldats rejoignent leurs positions de départ. Des chars sont stationnés dans toute la région, d’Anvers à Breda. Le jour J pour le Brabant approche.

À l’automne 1944, la majeure partie du Brabant est libérée. Il y a eu de nombreuses victimes et d’importants dégâts. Sur Omroep Brabant, vous pouvez lire chaque jour ce qui s’est passé il y a exactement quatre-vingts ans.

Ces dernières semaines, les Allemands ont partout opposé une résistance farouche. Des forêts de Veghel et des marais de Peel aux dunes de sable près d’Eerde et maintenant à la colline de Woensdrecht.

Et à maintes reprises, les libérateurs se retrouvent coincés dans des barrières, des tranchées, des cratères sur les routes et des champs de mines. Et de violentes contre-attaques. Les Alliés en ont plus que marre. C’est pourquoi ils veulent adopter une approche différente. Une offensive majeure est en cours.

Chars Churchill sur le champ de bataille, nord-ouest de l’Europe, automne 1944 (photo : archives BAC)
Chars Churchill sur le champ de bataille, nord-ouest de l’Europe, automne 1944 (photo : archives BAC)

Au moins 160 000 soldats alliés sont préparés à cette tâche. Une force multinationale composée principalement de Canadiens, de Polonais, d’Américains et de Britanniques prendra le relais de l’attaque. Mais la Brigade Princesse Irène composée de Néerlandais participe également.

Regrouper
Des camions et autres véhicules circulent en longues colonnes sur les routes de la région frontalière belgo-néerlandaise. Mettre tout au bon endroit est une tâche logistique énorme.

Les unités qui se sont déplacées vers l’est ces dernières semaines, en direction de Venlo, doivent désormais effectuer un virage complet vers l’ouest. Dans la direction opposée.

‘Faisan’
Ils forment une force qui doit avancer vers ‘s-Hertogenbosch depuis les zones déjà libérées entre Grave et Best. Et puis vers l’ouest, via Tilburg jusqu’à Breda. C’est l’Opération Faisan.

‘Valise’
L’autre opération majeure se déroule dans la région frontalière au-dessus d’Anvers : Suitcase. Ici, l’itinéraire se dirige vers le nord, en direction de Hollands Diep.

De nouvelles divisions sont arrivées dans ce secteur et sont toujours en route. La 4e Division d’infanterie canadienne est déjà à Brasschaat, en Belgique. La 49ème Division des « Ours Polaires » à côté, près de Brecht. La 52e division écossaise « Lowland » soutient les unités canadiennes en Flandre-Zélande.

Et il y a plus à venir. Car en provenance de Normandie, la 104e division d’infanterie américaine « Timberwolf » se dirige vers Zundert.

Le sergent Rylaasden et le lieutenant Pearson du Queens Own Cameron Highlanders voient une carte à Brasschaat le 9 octobre 1944 (photo : archives de BAC)
Le sergent Rylaasden et le lieutenant Pearson du Queens Own Cameron Highlanders voient une carte à Brasschaat le 9 octobre 1944 (photo : archives de BAC)

Mais les points centraux de ‘Suitcase’ doivent commencer par la ville frontalière belge d’Essen et le Wouwse Plantage adjacent. L’objectif est de couper les lignes ennemies et de les attaquer sur le flanc près de Woensdrecht.

Force de troupe
Au moins 160 000 soldats alliés sont prêts à lancer l’offensive dans le Brabant. Au moins 65 000 soldats allemands s’opposent aux libérateurs.

En termes militaires, cela représente 12 divisions contre 6 divisions allemandes. Il convient toutefois de noter que toutes les divisions ne sont pas au complet pendant cette période. Cela s’applique aux deux côtés.

Canons
Les Alliés ont l’avantage à bien des égards. Ils possèdent 2 000 armes. Les Allemands disposent de dix fois moins d’artillerie : environ 200 canons.

Les Alliés disposent également de près de 900 chars. Les Allemands ne disposent plus d’un seul char dans le Brabant durant cette période. Ils disposent encore de canons antichar mobiles sous la forme de 60 « Stugs » et de quelques « Jagdpanthers ». Ce sont des armes efficaces, comme cela est apparu ces dernières semaines.

« Tankers » du Fort Garry Horse près de Hoogerheide, octobre 1944 (photo : archives BAC)
« Tankers » du Fort Garry Horse près de Hoogerheide, octobre 1944 (photo : archives BAC)

Les Alliés dominent totalement l’espace aérien. Les avions de chasse et les bombardiers sont à proximité et immédiatement disponibles. Les Allemands n’ont pas de soutien aérien. Mais voler n’est pas toujours possible, cela dépend de la météo : cela ne sert à rien dans le brouillard.

Tactique
À tous égards, la situation des Allemands est pire. Il est alors remarquable qu’ils continuent à parvenir à repousser les attaques. Leur tactique dilatoire semble fonctionner. Mais les problèmes s’accumulent dans les rangs allemands.

Fournitures insuffisantes, peu de nouveaux hommes. Parfois des renforts arrivent, car pendant cette période la Division Volksgrenadier se rend à Tilburg. Il s’agit d’unités improvisées composées de garçons et d’hommes non entraînés qui doivent participer à la défense du Heimat depuis l’été.

Malgré les succès remportés dans l’arrêt des libérateurs, les Allemands regardent vers l’avenir. Un retrait massif à travers la Meuse et le Waal est préparé. Mais ce n’est pas encore le sujet.

Caporal Arnold du Queens Own, 9 octobre 1944 à Brasschaat (photo : archives de BAC)
Caporal Arnold du Queens Own, 9 octobre 1944 à Brasschaat (photo : archives de BAC)

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