Thomas Ceccon est un garçon normal, animé par un rêve : remporter l’or olympique. Il adore dormir et ne nous raconte pas l’histoire facile de l’athlète infatigable


Antonella Baccaro (photo de Carlo Furgeri Gilbert).

ÀJ’avoue que je n’ai jamais eu une passion exceptionnelle pour les champions sportifs. L’idée de quelqu’un exerçant méthodiquement son corps pour devenir le plus rapidele plus fort, ou celui qui saute le plus longtemps ou le plus haut, ou qui tire avec le plus de précision, m’a toujours causé de l’anxiété.

Ayant fait du sport contre mon gré pendant plus de dix ans, vivant l’entraînement comme une torture, Je me suis toujours demandé ce qui peut pousser un individu, surtout à un jeune âge, lorsque la discipline est plus stricte, à persévérer jusqu’à ce que l’objectif soit atteint..

Pourtant, la réponse était à portée de main : la gloire. Les classiques grecs et latins me l’ont suggéré, l’actualité sportive me l’a crié avec ce sentiment d’exaltation qu’elles communiquent même à celui qui regarde les victoires assis dans un fauteuil.

Le défi, bien sûr, avec soi-même d’abord. Que pourrait-il y avoir d’autre ? Nous sommes habitués à penser en catégories simplificatrices, ainsi, par exemple, ceux qui font du bénévolat sont certainement imprégnés d’un esprit altruiste.

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Pourtant, les passions ne sont toutes pareilles que si on les regarde de loin. Il y a ceux qui ont simplement fait du bénévolat comme travail et ceux qui l’ont adopté pour surmonter leur solitude. Cela vaut également pour le sport.

La belle interview publiée par Thomas Ceconchampion olympique de natation, à Aldo Cazzullo et Arianna Ravelli sur Courrierdessine enfin le profil d’un héros imparfait. Un garçon normal, animé par un rêve : remporter l’or olympique.

Thomas Ceccon, champion olympique du 100 mètres dos aux JO de Paris, le 29 juillet 2024 (photo Henk Jan Dijks/Marcel ter Bals/DeFodi Images/DeFodi via Getty Images).

Dans cette ambition, Ceccon ne diffère pas de beaucoup d’autres héros sportifs, mais c’est entre les lignes que l’on peut lire les non-dits de nombreux athlètes. Par exemple, quand il révèle que ce qui l’a poussé à poursuivre son objectif n’était qu’une trahison romantique. Et maintenant que la médaille d’or est dans le tiroir, la motivation est à court, au point de lui faire abandonner l’entraînement. Et dormir.

Ceccon adore dormir et ne nous raconte pas l’histoire facile de l’athlète infatigable. Et quand il dit que la divine Federica Pellegrini ne représente rien pour lui, on est amené à penser qu’en plus du « politiquement correct », même le « sportif correct » a fait son temps.

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