C’était une belle Italie. Mais il doit aussi grandir dans les difficultés


Préparation, approche, jeu : Spalletti construit une nouvelle équipe nationale, l’erreur de Pellegrini change tout

Directeur adjoint

11 octobre – 00h48 -MILAN

Entre grand regret et soupir de soulagement. L’Italie a fait match nul dans un match initialement très bien joué et pratiquement gagné, mais qui est ensuite devenu sacrément compliqué, à tel point que le 2-2 a été considéré comme un résultat positif. Quarante très belles minutes avec des occasions, de l’agressivité, de l’intensité et deux buts marqués grâce à des mouvements préparés : une prestation dominante. Le match était entièrement entre les mains des Azzurri, qui donnaient la sensation de pouvoir marquer à nouveau sans effort excessif, mais vint ensuite l’impardonnable erreur qui changea l’histoire. Une faute inutile, tardive mais pas mauvaise, de Pellegrini dans une glissade, sur un mauvais ballon sortant, lui a coûté le carton rouge et le but belge immédiatement après. Le match a été forcément marqué par cet épisode qui a créé un avant et un après : un joueur expérimenté comme le joueur de la Roma ne peut pas commettre une erreur aussi macroscopique à ce niveau. Vous voulez – dira à la fin un Spalletti inconsolable – préparer tactiquement le match, les mouvements avec et sans le ballon, les stratégies pour améliorer votre qualité et frapper l’adversaire sur ses côtés faibles. La droite-gauche au corps, provoquée par le fait de jouer en infériorité numérique et de voir l’avantage mérité réduit de moitié, nous a renversés et relancés et a redonné confiance à une Belgique auparavant abasourdie.

L’Italie s’est abaissée et a eu peur et c’est peut-être là l’aspect sur lequel nous devons encore travailler : après le Championnat d’Europe, nous nous sommes clairement améliorés, mais pas encore complètement guéris d’un point de vue psychologique. Les Azzurri ont arrêté de jouer et nos milieux de terrain Ricci, Frattesi et Tonali, qui ne sont pas de grands dribbleurs, n’ont pas pu endormir le jeu ni se présenter au milieu du terrain. Les erreurs techniques et les ballons lancés ont été nombreux malgré les espaces laissés par la Belgique qui, malgré sa progression, n’a pas mis une grande pression sur les porteurs du ballon. Mais en laissant le ballon et en ne pouvant plus relancer, il a été plus facile pour les hommes de Tedesco d’avancer, d’exploiter largement le terrain, de trouver des face-à-face en exploitant la qualité technique de ses hommes offensifs, notamment Doku à gauche. L’Italie a réussi à contenir, permettant à Donnarumma de ne pas trop salir ses gants, mais a beaucoup souffert sur les coups de pied arrêtés. Tous les centres au deuxième poteau devenaient dangereux et à une occasion l’égalisation arrivait. Nous avons eu de la chance avec un penalty arrêté par Bastoni sur Openda.

Si la Belgique avait pris les devants, il nous serait difficile de récupérer le résultat. Mais il est également vrai qu’à 11 contre 11, l’Italie aurait probablement gagné avec une large marge. Ce match, face à un adversaire de qualité, nous laisse quand même des aspects très positifs : la bonne préparation du match, une approche parfaite avec un départ rapide, l’envie de jouer avec des actions manœuvrées. Nous avions tout de suite l’habitude d’encaisser des buts, mais cette fois nous l’avons fait. Pendant 40 minutes, nous avons vu ce que nous voulions, une équipe qui a donné une continuité à la performance à Paris contre la France. Avec 10 d’entre nous, nous aurions pu faire mieux et peut-être que certains changements auraient pu être apportés plus tôt.

Il nous manque encore un grand leader au milieu de terrain qui sait prendre ses coéquipiers par la main dans les moments difficiles. Mais il y a des joueurs de qualité comme Ricci qui peuvent beaucoup grandir et un garçon qui va de l’avant, Pisilli, apparaît également dans le groupe. Contre Israël, nous repartons depuis les 40 premières minutes d’hier, avec la conviction que nous pouvons jouer contre n’importe qui, mais aussi avec l’humilité de ceux qui savent qu’ils doivent encore s’améliorer. Dans le football, il y a des épisodes négatifs qui peuvent changer l’histoire des matchs, il faut être capable de gérer même ces moments avec personnalité. Nous avons une équipe nationale jeune, nous avons besoin de temps.





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