Il y a un nouvel acteur dans le monde du recyclage textile : Reju, une entreprise qui recycle les textiles usagés en textiles neufs, a été fondée à Paris il y a tout juste 12 mois. Le régénérateur de matériaux, qui fait partie de la société française d’ingénierie et de technologie Technip Energies, a ouvert son premier « Regenration Hub Zero » à Francfort-sur-le-Main. Dans un monde où seulement 1% de tous les textiles sont recyclés et où les entreprises prometteuses sont obligées de se repositionner (Renewcell est désormais Circulose et Soex est à la recherche d’un investisseur), c’est effectivement une bonne nouvelle.
Selon Reju, le problème est la solution – selon le British Vogue, il y a actuellement suffisamment de textiles pour ne plus jamais en fabriquer de nouveaux – donc l’entreprise veut « débloquer des possibilités infinies avec des ressources limitées ». En valorisant les déchets textiles avant qu’ils ne deviennent des déchets, en régénérant les textiles pour en faire des matériaux plus agréables au toucher et plus performants que les neufs, et en réutilisant les textiles pour qu’ils puissent être utilisés à l’infini. Tout cela avec une technologie développée par IBM Research.
Et l’entreprise n’est pas seule : Reju travaille principalement avec des marques, des trieurs et des collecteurs, des filateurs de fils et des fabricants de polymères et est soutenue par des investisseurs, des organisations à but non lucratif, des détaillants, des prestataires logistiques, des autorités locales et des associations. En fin de compte, également des consommateurs, des décideurs politiques, des autorités gouvernementales et réglementaires, des établissements d’enseignement et des influenceurs culturels.
« Technip Energies a plus de 65 ans d’expérience en ingénierie. Nous sommes représentés dans 34 pays. L’entreprise a démontré son expertise dans l’accélération des solutions climatiques en combinant compétences d’ingénierie et de construction avec savoir-faire technologique pour une économie de demain moins dépendante du carbone », explique Alain Poincheval, COO de Reju et 35 ans à des postes de direction chez Technip Energies, en un communiqué de presse.
Reju Polyester veut traiter les poils croissants de polyester
La nouvelle unité opérationnelle permettra de livrer du polyester Reju à partir de 2025, fabriqué à partir de déchets de polyester qui autrement finiraient en décharge ou incinérés. Étant donné que le polyester a remplacé le coton comme matériau le plus utilisé dans l’industrie de la mode il y a un quart de siècle, cela devrait être un bon début.
« Nous commençons par le problème le plus urgent des déchets textiles : le polyester », confirme Patrik Frisk, PDG de Reju, vétéran de l’industrie et ancien PDG d’Under Armour et du groupe Aldo, ainsi qu’ancien cadre de VF Corp.
« Le monde produit chaque année 92 millions de tonnes de déchets textiles, dont moins de 1 % sont recyclés. C’est un système qui exploite des ressources limitées et génère des déchets textiles sans assumer la responsabilité de la fin de vie. Reju va changer cela en lançant un nouveau système grâce à des partenariats clés à travers le monde. Nous construirons des infrastructures, ferons évoluer la technologie, nous conformerons aux réglementations et, en fin de compte, aiderons l’industrie textile à évoluer et permettre un changement de comportement. Notre Regénération Hub Zero à Francfort constitue une étape importante qui montre comment cette technologie de pointe s’attaque au problème mondial des déchets textiles », ajoute Frisk.
L’entreprise garantira également la traçabilité textile à textile, un autre impératif. Le polyester Reju a une empreinte carbone 50 % inférieure à celle du polyester vierge et l’entreprise s’engage à « mettre sur le marché un produit qui s’est avéré plus propre et qui peut être régénéré indéfiniment », selon le communiqué de presse.
Plus d’informations sur Reju Polyester et son impact environnemental sont disponibles sur le site Web de l’entreprise.