Armés de fusils automatiques, des membres du gang Gran Grif ont défilé jeudi à Pont-Sondé, à environ 70 kilomètres au nord-ouest de la capitale haïtienne Port-au-Prince. Le chaos s’est ensuivi parmi les habitants de la ville, qui ont tenté d’échapper aux balles volantes en courant ou en moto. Beaucoup ont réussi à s’échapper, mais au moins soixante-dix Haïtiens, dont trois jeunes enfants, ont été tués. 45 maisons et 34 véhicules ont pris feu.
Le récent massacre montre que le gouvernement haïtien est toujours incapable de réprimer la violence des gangs. Ces violences, qui duraient depuis des années, ont repris fin février. Des gangs à Port-au-Prince ont plongé la ville dans une violente anarchie après le voyage de l’ancien Premier ministre Ariel Henry au Kenya pour parvenir à un accord sur l’arrivée d’une force internationale de maintien de la paix en Haïti.
Une tentative de coup d’État criminel a suivi et Henry a démissionné sous la menace d’une collaboration entre divers gangs. Pendant ce temps, les gangs ont pillé les maisons et terrorisé les habitants de la capitale pendant des jours. Des dizaines de milliers d’entre eux, principalement dans les quartiers les plus pauvres de la capitale, ont fui. Selon les Nations Unies, les six premiers mois de 2024 sont presque arrivés 3 700 Haïtiens tué par la violence.
Trois mois après le début de la vague de violence, Haïti avait un nouveau Premier ministre : Garry Conille, qui dirigeait auparavant le département régional de l’organisation des Nations Unies pour l’enfance, l’Unicef. Sous sa direction, Haïti doit mettre un terme à la violence des gangs.
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Aidez la police kenyane
Le pays reçoit désormais l’aide de la police kenyane, payée par les États-Unis. Les quatre cents premiers sont des Kenyans en Haïti depuis juin. Ce pays africain, confronté à des manifestations étudiantes à grande échelle à cette époque, a promis d’envoyer six cents officiers supplémentaires. Selon le président américain Joe Biden, leur aide offre la « meilleure chance » de parvenir à une gouvernance démocratique en Haïti.
Mais cette aide, qui viendra bientôt également de 1 900 soldats supplémentaires venus d’autres pays, a jusqu’à présent été décevante. La police kenyane souffrirait d’un manque de matériel et les policiers n’auraient pas encore reçu la prime mensuelle promise, écrit l’agence de presse. Reuters mois dernier. L’un des policiers a qualifié la situation de « très démoralisante ».
La stabilité du pays est encore loin. Certainement 700 000 Les Haïtiens qui ont fui ne sont pas encore rentrés chez eux et, selon le Premier ministre Conille, a-t-il récemment déclaré dans une interview à CNN, ils vivent dans des zones infestées de gangs. Ils doivent constamment être à l’affût des attaques, comme la récente de Gran Grif.
L’infrastructure locale est également soumise à de fortes pressions. Près de la moitié des quelque 11,5 millions d’habitants sont confrontés à l’insécurité alimentaire, selon un rapport publié cette semaine par l’organisation onusienne IPC. rapport. Près de six mille personnes risquent de mourir de pénurie alimentaire, y compris dans la région rurale où se trouve Pont-Sondé.
Le Premier ministre Conille a qualifié la violence des gangs de jeudi dans cette ville de « crime horrible, commis contre des femmes, des hommes et des enfants sans défense ». […] sur toute la nation. »