Le Coolsingel rénové avec la piste cyclable « dorée » s’appelle temporairement Cokesingel. Les habitants de West-Kruiskade vivent temporairement sur la West-Snuifkade, la Groene Hilledijk est devenue la Groene Pillendijk, le Wijnhaven le Lijnhaven et l’Emmalaan la MDMA-laan.
Onze rues de Rotterdam recevront temporairement un nom de médicament, inscrit sur un panneau de nom de rue standard. Les habitants ont été informés par courrier de cette campagne de la municipalité, qui vise à faire comprendre aux usagers de drogues que leur consommation a de sombres conséquences. C’est ce qu’a raconté Pascal Lansink-Bastemeijer, conseiller municipal du VVD (Application de la loi et espace extérieur), qui s’est fait photographier de tous côtés avec un nouveau panneau de signalisation.
L’édile a également souligné la violence liée à la drogue, les nombreuses explosions dans la ville, les garçons qui sont recrutés pour poser ces bombes ou qui récupèrent la drogue dans les conteneurs du port.
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Espiègle
Des recherches sur les eaux usées montrent qu’environ 63 000 lignes de coke, 2 500 pilules d’ecstasy et 11 000 portions de speed sont utilisées chaque jour à Rotterdam, indique la municipalité. Cette année, jusqu’en octobre, 94 explosions ont eu lieu, dont beaucoup étaient liées à la drogue. En 2023, il y a eu 200 explosions et 14 décharges de drogue.
Une raison suffisante pour organiser une campagne amusante de signalisation des rues, selon la municipalité, qui a également accroché des affiches avec des slogans tels que “Vous vous moquez de ça ?” et “Regardez plus loin que la ligne.” L’objectif est d’empêcher la normalisation de la consommation de drogues.
Simone Krouwer, spécialiste de la communication et du comportement, doute que cet objectif soit atteint. Les selfies avec des panneaux de signalisation relatifs à la drogue sont probablement particulièrement populaires sur Instagram, dit-elle. Le site d’information régional Rijnmond a rapporté jeudi que les panneaux étaient volés en masse. Le panneau West-Snuifkade est accroché dans une maison d’étudiants. Simone Krouwer : « Le ton de la campagne rend la drogue ridicule. Alors que la municipalité souhaite susciter une conversation sérieuse à ce sujet.»
‘Couverture’
En évoquant des chiffres comme les 63 000 lignes de coke quotidiennes, dit Simone Krouwer, les gens pensent : oh, c’est apparemment tout à fait normal de consommer de la drogue. « Ce n’est pas souhaitable, dit-elle, car nous savons grâce aux recherches que les gens s’adaptent facilement à une norme sociale. Avec ce genre de chiffres, on obtient un effet négatif.»
Une campagne sérieuse aurait été préférable, estime le spécialiste du comportement. Par exemple, avec des photos de victimes qui vous regardent droit dans les yeux et vous disent qu’elles ont perdu leur maison dans une explosion ou leur enfant à cause de la drogue. Vous pouvez atteindre les trafiquants de drogue en leur signalant de lourdes sanctions ou une forte probabilité d’être arrêté. “Mais ensuite, vous devez être en mesure d’y parvenir.”
Selon elle, cette campagne est idéale pour gagner de la publicité, mais pas pour provoquer un changement de comportement parmi les utilisateurs.
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