Aujourd’hui, les interrogatoires des dirigeants de la Curva Nord Nerazzurri qui ont parlé de rencontres avec Barella et Calhanoglu. Milan et l’Inter ne sont pas impliqués, les membres pourraient être appelés comme témoins
Les dirigeants ultras de l’Inter et de Milan avaient réussi à « transformer San Siro en un territoire libre, en dehors de tout contrôle de légalité », écrit le juge d’instruction Domenico Santoro, dans l’enquête qui a décapité les deux courbes lundi. Pas seulement des « crimes de stade », des affrontements avec les supporters adverses (les supporters de l’Inter étaient prêts à « s’entraîner » pour former une ligne de front dure, à l’instar des hooligans polonais). Nous avons « visé toutes les activités économiques », grâce à un « pacte de non-belligérance » qui – signé pour endiguer la violence des années 80 – est devenu plus tard le parapluie d’intérêts communs. Un chiffre d’affaires gigantesque (dans les écoutes les suspects parlent, peut-être en exagérant, de « millions d’euros ») qui transitait par les parkings, avec extorsion de 4 mille euros par mois, pression sur la restauration du Meazza, racket contre les vendeurs de sandwichs à l’extérieur du stade, jusqu’à des bières soldées et revendues pour récolter des liquidités. Mais il provenait surtout du « trésor » des billets.
les lacunes
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Selon le parquet, l’Inter « en alternant des attitudes variables entre facilitation négligente et asservissement, entretient (indirectement) des relations avec le crime organisé et la criminalité des stades, incapable d’interrompre clairement ces relations », lit-on dans les documents d’enquête, dont les procureurs craignent qu’ils soient déjà connu aussi bien des clubs que du haut de la courbe. Avec les interrogatoires de garantie, prend vie l’enquête du parquet milanais qui, avec la Flying Squad et la police financière, a prononcé 16 mesures de garde à vue conservatoires en prison, dont trois en résidence surveillée. Ce matin, devant le juge d’instruction, Domenico Santoro, se trouvera le leader de l’Inter ultra Andrea Beretta, déjà à San Vittore pour l’assassinat d’Antonio Bellocco, rejeton de la ‘Ndrangheta en pleine montée dans la Curva Nord, tué le 4 septembre après une dispute. Ce sera ensuite le tour des autres suspects, qui devront répondre, pour diverses raisons, d’association de malfaiteurs, avec la circonstance aggravante de la méthode mafieuse (uniquement pour l’Inter Curva), bagarres, blessures et extorsion. Mirko Perlino, l’avocat de Beretta, répète que le chef du Nord « n’avait aucun lien avec les familles calabraises, mais seulement en contact avec Marco Ferdico », un autre leader du groupe Inter qui a fini en prison. Beretta, anticipe son avocat, fera valoir devant le juge d’instruction que « quand la courbe avait besoin de plus de billets, comme pour la finale de la Ligue des Champions à Istanbul (10 juin 2023, ndlr), ils ont été demandés sans menaces ni pressions ».
le noeud
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Une grande partie de l’enquête tourne autour des billets, une affaire énorme pour les gestionnaires de courbes, s’ils sont revendus avec une « majoration » qui garantit d’énormes profits. Pour en avoir plus, pour la finale de la Ligue des champions, les dirigeants du Nord avaient même contacté l’entraîneur Simone Inzaghi, pour plaider la cause auprès du président Beppe Marotta. Et ils disent en avoir parlé avec l’ancien capitaine, aujourd’hui vice-président, Javier Zanetti. Les dirigeants ultras mis en examen, dans les conversations interceptées entre eux, rapportent avoir également contacté Nicolò Barella et Hakan Calhanoglu. Et encore une fois Ferdico, au téléphone avec un autre supporter de l’Inter, a affirmé que Zanetti l’avait informé que la police « surveillait le Nord », après l’assassinat du leader historique Vittorio Boiocchi, en octobre 2022, avec la courbe « vide à cause du deuil ». » , lors d’Inter-Samp. Zanetti et Inzaghi, qui ne font pas l’objet d’une enquête, pourraient être appelés pour expliquer quelle était la pression exercée pour les billets. Et l’ancien défenseur de l’Inter, désormais au PSG, Milan Skriniar (« il tremblait de peur », rapportent les patrons du Nord au téléphone), et le capitaine milanais, Davide Calabria (en conversation avec Luca Lucci, patron du Sud, dans prison avec son frère Francesco et Christian Rosiello, garde du corps de Fedez), pour rapporter les détails de ces rencontres dans les documents d’enquête. Le business de la billetterie, donc. L’enquête a déjà révélé l’accord de partage des gains des précieux billets de la finale à Istanbul, quel que soit le résultat du derby en demi-finale. Et encore une fois, les journaux révèlent des relations « pertinentes » entre le joueur de l’AC Milan Lucci et l’un « des dirigeants ultras du quartier Sanità de Naples », à qui il aurait procuré « des centaines de billets » pour les quarts de finale de la Ligue des Champions prévus, « au moins en partie, pour les membres des clans de la ville », écrivent les procureurs Storari et Ombra. Les billets eux-mêmes, ainsi que les contrôles inefficaces aux tourniquets de San Siro, pourraient causer des problèmes aux clubs. L’Inter et Milan sont des « parties lésées » et ne sont pas impliquées dans l’enquête, mais font toujours l’objet d’une « procédure préventive », avec audition des avocats des clubs. Les clubs, « disponibles pour collaborer », doivent apporter des précisions, pour éviter une sorte « d’administration contrôlée ». Les consultants du Parquet, parmi les différentes demandes adressées aux clubs, demandent le renforcement des contrôles sur les noms et les sièges, afin que même dans le virage, le siège indiqué sur le billet soit occupé.
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