Le président iranien promet de mettre un frein aux mœurs envers les femmes


La police morale iranienne ne harcèlera plus les femmes à cause du foulard obligatoire. Le nouveau président iranien Massoud Pezeshkian a fait cette promesse qui a été très appréciée par de nombreuses femmes iraniennes. lors de la première conférence de presse depuis sa prise de fonction cet été.

“Je veillerai à ce qu’ils (la police morale, ndlr) ne les dérangent pas”, a déclaré Pezeshkian, connu comme réformateur, interrogé par un journaliste. Elle avait le président je viens d’expliquer qu’elle a dû faire toutes sortes de détours sur le chemin de la conférence de presse pour éviter de patrouiller dans les unités de la brigade des mœurs.

Reste à voir dans quelle mesure Pezeshkian pourra tenir sa promesse. Pendant des décennies, couvrir complètement les cheveux des femmes avec un foulard a été considéré comme une norme intouchable pour les religieux conservateurs iraniens. Les femmes qui ne portent pas correctement le foulard peuvent compter sur des sanctions. Traditionnellement, c’était la police morale qui surveillait principalement cette situation.

Violence flagrante

En septembre 2022, un incident au cours duquel la police adjointe a agressé si brutalement Mahsa Amini, 22 ans, à cause de son foulard, qu’elle est décédée, a provoqué des manifestations de plusieurs milliers de femmes et d’hommes en colère à travers le pays. Le régime n’a réussi à réprimer les manifestations, qui ont duré des mois sous le slogan « Femme, vie, liberté », qu’en recourant à la force brutale.

Les personnes qui y ont participé sont toujours condamnées. Commencez cette semaine la BBC a rapporté à propos d’une femme qui avait également participé aux manifestations et avait posté une photo d’elle sans foulard sur les réseaux sociaux. Elle a été punie de cinquante coups de fouet et d’une peine de prison avec sursis.

Aussi un Rapport des Nations Unies a conclu à la fin de la semaine dernière que l’érosion des droits des femmes en Iran semble s’aggraver. Le rapport souligne, entre autres, la nouvelle législation actuellement soumise au puissant Conseil des Gardiens, une sorte de Sénat. Les nouvelles règles prévoiraient des sanctions plus strictes en cas de port incorrect du foulard, notamment des amendes plus élevées, des peines de prison plus longues et des interdictions de voyager.

De nombreuses jeunes femmes ignorent néanmoins aujourd’hui les règles officielles et, notamment à Téhéran et dans d’autres villes, marchent dans les rues sans foulard. D’autres portent le foulard, mais de manière lâche, afin qu’une partie de leurs cheveux soit visible. Il y avait aussi des femmes présentes à la conférence de presse de Pezeshkian qui ont laissé leurs cheveux partiellement découverts. En tant que parlementaire, Pezeshkian a également sévèrement critiqué la vice-police pour le traitement réservé à Mahsa Amini il y a quelques années. La police morale a été retirée des rues pendant un certain temps pour éviter d’enflammer davantage les esprits, mais elle est revenue plus tard.

Une femme sans foulard à Téhéran.
Photo Vahid Salemi/AP
Photo Abedin Taherkenareh/EPA
Femmes sans foulard à Téhéran.
Photos Vahid Salemi/AP, Abedin Taherkenareh/EPA

Chef suprême

La question de savoir si la police morale redeviendra plus retenue dépend non seulement de Pezeshkian mais surtout d’Ali Khamenei, 85 ans, le guide suprême de l’Iran. Le fait que Khamenei ait accepté l’élection de Pezeshkian ne signifie pas que l’ancien dirigeant veuille soudainement abandonner le foulard obligatoire pour les femmes.

Khamenei a soutenu la candidature de Pezeshkian principalement pour une autre raison. Il se rend compte que l’économie iranienne se trouve dans une situation déplorable, en partie à cause de la corruption et de la mauvaise gestion des Iraniens eux-mêmes, mais aussi à cause des nombreuses sanctions économiques que l’Occident en particulier a imposées à l’Iran au fil des années.

Khamenei espère que le gouvernement de Pezeshkian pourra lever au moins partiellement ces sanctions, par exemple en concluant un nouvel accord nucléaire avec les États-Unis et d’autres pays occidentaux. Plusieurs responsables de la nouvelle administration ont été profondément impliqués dans l’accord de 2015, aux termes duquel l’Iran promettait de limiter son programme nucléaire en échange de la levée des sanctions économiques. En 2018, les Américains se sont retirés unilatéralement de cet accord sous la présidence de Trump. Cela a été suivi de nouvelles sanctions économiques sévères contre l’Iran.

Lors de sa conférence de presse, Pezeshkian a également clairement indiqué qu’il était ouvert à de nouveaux contacts avec les États-Unis, à condition que ceux-ci traitent l’Iran avec respect. Également dans les médias iraniens contrôlés par le gouvernement, comme le Tehran Timescela a été souligné. En revanche, on ne peut rien lire ici sur la promesse de Pezeshkian concernant plus de retenue de la part de la police criminelle.

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