Source : dpa
Les juges ont désormais examiné l’un d’entre eux et annonceront leur verdict ce matin. Il s’agit de la répartition des postes de président des commissions du Bundestag allemand.
Que décide le tribunal ?
La question clé à laquelle les juges répondront est la suivante : les groupes parlementaires ont-ils le droit de nommer des présidents ou les candidats peuvent-ils être rejetés lors des élections ?
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Il s’agit également d’un événement survenu en 2019, c’est-à-dire au cours de l’ancienne période électorale : à cette époque, la commission des affaires juridiques a éliminé son ancien président, l’homme de l’AfD Brandner, avec les voix de toutes les factions, à l’exception de celle de l’AfD, en raison de gaffes verbales.
Les juges décideront si le limogeage de Brandner en 2019 et la non-élection des candidats de l’AfD étaient possibles au cours de cette législature.
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Comment est-il réglementé qui devient président du comité ?
Selon le règlement intérieur du Bundestag, les commissions « déterminent » leurs présidents. Comment exactement est juridiquement controversé. La question est devenue pertinente pour la première fois dans le cas de l’AfD.
Auparavant, les présidences étaient soit négociées au sein du Conseil des anciens du Bundestag, soit attribuées via une procédure dite d’accès. Les groupes parlementaires peuvent alors se relayer selon leur taille pour accéder à une commission et nommer son président. Dans le passé, il n’y avait généralement pas d’élections supplémentaires dans les commissions.
Pourquoi les candidats de l’AfD n’ont-ils pas obtenu suffisamment de voix ?
Manuela Rottmann, membre des Verts, a parlé à ZDFheute de ses expériences avec les présidents des commissions de l’AfD au cours de la dernière législature. Ils n’auraient pas exercé leur fonction de manière non partisane.
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« C’est notamment l’exemple de Stephan Brandner, président de la commission juridique lors de la dernière législature – qui, en tant que président de la commission, a prononcé des discours purement AfD à l’invitation, par exemple, de l’ordre des avocats allemands, qui s’est également retrouvé dans de graves conflits , par exemple avec le barreau, ainsi qu’avec la communauté juive », a déclaré Rottmann.
Comment la procédure pourrait-elle se terminer ?
Les juges doivent mettre en balance différents intérêts juridiques. D’une part, il y a le droit à une participation égale, sur lequel s’appuie l’AfD. Les présidents des commissions occupent une position pratiquement importante et proéminente dans le travail parlementaire.
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En revanche, l’obligation pour les députés d’accepter des présidents de commission, même s’ils ne se considèrent pas représentés par eux, affecterait leur libre mandat. En outre, la Cour constitutionnelle fédérale s’est déjà penchée sur la possibilité pour le Parlement de fonctionner dans le cadre d’une procédure d’urgence préliminaire si le président de la commission et la majorité de la commission ne s’entendent pas.
On ne sait pas quelle sera la décision du tribunal. Quoi qu’il en soit, l’arrêt pourrait contenir des principes importants sur la mesure dans laquelle une majorité du Bundestag est obligée d’inclure une minorité dans le travail parlementaire, même contre sa volonté.
Samuel Kirsch est rédacteur au sein de l’équipe éditoriale de ZDF Law and Justice.