Axel Springer et KKR sur le point de conclure un accord de séparation à 13,5 milliards de dollars


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Le milliardaire allemand Mathias Döpfner et KKR sont sur le point de conclure un accord pour scinder le géant des médias Axel Springer, une opération qui permettrait à l’une des plus grandes sociétés de capital-investissement au monde de se retirer des médias d’information après cinq années turbulentes.

Les deux parties devraient discuter de la structure proposée d’un accord qui donnerait à KKR le contrôle majoritaire de l’activité rentable de petites annonces de la société lors d’une réunion de son conseil de surveillance jeudi, selon quatre personnes proches du dossier.

L’accord, qui valorise l’ensemble de l’entreprise à 13,5 milliards d’euros, dont plus de 10 milliards pour l’activité de petites annonces, a déjà été discuté à plusieurs reprises lors de précédentes réunions du conseil d’administration, ont indiqué deux des sources.

Le Financial Times a été le premier à rapporter que les deux hommes étaient en pourparlers en vue d’une séparation en juillet.

Un accord permettrait à Döpfner, qui est à la tête du groupe depuis 2002, de consolider son contrôle sur les médias du groupe, notamment les sites d’information américains Politico et Business Insider, ainsi que le tabloïd allemand Bild et son journal grand format Die Welt.

Döpfner devrait conserver une participation minoritaire dans la division des petites annonces, qui comprend la plateforme d’emploi StepStone et la division de publicité immobilière Aviv. Il en va de même pour Friede Springer, vice-présidente de la société et veuve de son fondateur.

La scission d’Axel Springer marquerait un nouveau chapitre dans un partenariat de cinq ans dans lequel KKR a privatisé la société en 2019, dans le cadre d’un accord qui valorisait l’éditeur à 6,7 milliards d’euros. Avec l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada (OIRPC), KKR détient une participation de 48,5 % dans l’entreprise basée à Berlin.

KKR pourrait ainsi exercer un plus grand contrôle sur la division des petites annonces, ce qui permettrait à la société new-yorkaise de se désengager de son investissement. Elle espérait auparavant lancer une introduction en bourse pour StepStone, qui lui permettrait d’obtenir une valorisation pouvant atteindre 7 milliards d’euros, mais ce projet a été reporté à plusieurs reprises après une chute des cotations en Europe.

Cette scission permettrait également à KKR et à CPPIB de se libérer des nombreuses controverses qui ont jalonné les activités d’information d’Axel Springer, notamment les allégations de harcèlement sexuel de la part d’un ancien rédacteur en chef de Bild et les accusations d’ingérence éditoriale de la part de Döpfner.

Plus récemment, KKR a été entraîné dans une violente dispute entre le patron du fonds spéculatif Bill Ackman et Business Insider après avoir publié des allégations de plagiat contre sa femme.

Cette rupture intervient alors que Döpfner, 61 ans, qui siège aux conseils d’administration de Netflix et de Warner Music Group et a noué une amitié avec Elon Musk, cherche à étendre son empreinte sur le marché des médias en langue anglaise, en particulier aux États-Unis.

Il a tenté en vain de racheter le Financial Times en 2015, avant de racheter Business Insider plus tard la même année. En 2021, il a acquis Politico pour un montant d’environ 1 milliard de dollars.

Axel Springer et KKR ont refusé de commenter.



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