Des frappes israéliennes font 40 morts dans la zone « humanitaire » de Gaza


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Des frappes aériennes israéliennes sur une zone « humanitaire » à Gaza tôt mardi matin ont tué au moins 40 personnes, selon les autorités sanitaires de l’enclave contrôlée par le Hamas.

Les frappes ont visé un groupe de tentes dans la zone côtière d’al-Mawasi, près de la ville de Khan Younis, dans le sud du pays, qu’Israël avait désignée comme zone humanitaire relativement à l’abri des combats qui font rage dans d’autres parties de Gaza.

Les frappes aériennes ont laissé d’énormes cratères dans les dunes de sable, et les premiers intervenants locaux ont travaillé à la lueur des torches pendant la nuit pour secourir les blessés et extraire les victimes du sable avec des pelles et à mains nues, selon une vidéo du site.

« Nous sommes confrontés à un massacre de personnes déplacées », a déclaré un porte-parole de la défense civile palestinienne à Gaza aux médias locaux, faisant référence aux centaines de milliers de Palestiniens qui ont cherché refuge à al-Mawasi.

« Les opérations de sauvetage sont en cours et les efforts déployés sont considérables », a-t-il ajouté.

L’armée israélienne a déclaré qu’elle visait « d’importants terroristes du Hamas qui opéraient dans un centre de commandement et de contrôle » dans la zone humanitaire. L’armée a ajouté que le Hamas utilisait « systématiquement » des sites civils et humanitaires comme abris pour des activités militantes, et qu’avant la frappe « de nombreuses mesures avaient été prises pour atténuer le risque de blesser des civils ».

Le Hamas a rejeté dans un communiqué les allégations israéliennes, qualifiant de « mensonge flagrant » la présence de militants dans le site ciblé.

Selon les autorités sanitaires locales, plus de 40 000 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre. L’armée israélienne affirme que près de la moitié d’entre eux étaient des militants armés. Les organisations humanitaires internationales ont mis en garde contre une catastrophe humanitaire imminente dans l’enclave dévastée, l’aide s’avérant de plus en plus difficile à fournir en raison de la détérioration de la sécurité.

Les agences humanitaires et sanitaires de l’ONU ont lancé ce mois-ci une campagne de vaccination contre la polio à Gaza, après la détection de foyers épidémiques. L’armée israélienne a autorisé des « pauses » opérationnelles dans des zones spécifiques pour permettre aux équipes médicales d’administrer les vaccins. Selon le ministère israélien de la Défense, au début de cette semaine, près de 200 000 personnes avaient reçu une dose.

Pourtant, lundi, les forces israéliennes dans le nord de Gaza ont bloqué pendant plus de huit heures un convoi de l’ONU participant à la distribution du vaccin contre la polio, selon le chef du HCR, Philippe Lazzarini. Le personnel a ensuite été libéré sain et sauf et est retourné à sa base.

L’armée israélienne a rejeté les allégations selon lesquelles le convoi faisait partie de la campagne de lutte contre la polio et a déclaré qu’il y avait des soupçons selon lesquels des militants étaient intégrés au sein du personnel humanitaire.

Selon des responsables israéliens, 1 200 Israéliens ont été tués lors de l’attaque transfrontalière du Hamas du 7 octobre, qui a déclenché la guerre l’année dernière, et environ 250 ont été pris en otage.

Un peu plus de 100 otages, dont des ressortissants étrangers, sont toujours détenus à Gaza, alors que les négociations de cessez-le-feu pour les otages, menées sous la médiation des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar, stagnent depuis des mois, sans aboutir à une conclusion.

Selon les services de renseignements israéliens, plus d’un tiers des otages restants seraient morts. Six Israéliens ont été abattus par le Hamas au début du mois alors que les forces israéliennes s’approchaient d’un complexe de tunnels du Hamas dans le sud de Gaza où ils étaient détenus. Leurs corps ont ensuite été récupérés et ramenés en Israël pour y être enterrés.



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