Chantal a finalement noué de meilleurs liens avec sa mère, puis elle a eu un cancer


Le lien entre Chantal van Prooijen (24 ans) d’Etten-Leur et sa mère Marlies était pour le moins problématique. Après le divorce de ses parents, Chantal est devenue, selon ses propres mots, une enfant de la « terreur » : « Je n’arrivais à rien avec moi. » Elle s’est retrouvée dans un foyer de groupe. Mais lorsqu’elle rentre chez elle après une relation toxique, la mère et la fille se retrouvent enfin. Et puis sa mère a eu un cancer.

Dans le petit appartement où Chantal vit avec son petit ami actuel, elle a décoré un autel pour sa mère. Deux bougies chauffe-plat sur la dernière photo d’eux ensemble. Mère Marlies embrasse sa fille tout en la serrant chaleureusement dans ses bras. C’était différent : « Nous avons les mêmes personnages. Si je n’aime pas quelque chose, je le dirai. Ma mère fait de même. Et ce n’était pas tactique.

La dernière photo de Chantal avec sa mère (photo privée Chantal van Prooijen).
La dernière photo de Chantal avec sa mère (photo privée Chantal van Prooijen).

Jusqu’à son adolescence, Chantal mène une vie tranquille et ordonnée. Elle était fille unique, son père travaillait, sa mère était à la maison : « Le modèle à l’ancienne. Elle a toujours été là pour moi. Lorsque ses parents ont divorcé alors qu’elle avait 12 ans, sa mère ne l’a pas vu venir : « Cela a été un véritable coup dur pour elle. Ma mère non plus n’avait pas de travail et s’est retrouvée seule.”

Chantal continue de vivre avec sa mère, mais la situation entre les deux devient intenable. Au bout de trois mois, elle s’est retrouvée avec son père. Mais cela est devenu complètement incontrôlable au bout d’un an et Chantal s’est retrouvée dans un groupe résidentiel.

«J’ai été battu, maltraité mentalement et physiquement.»

À dix-huit ans, Chantal a eu un petit ami. Ils ont immédiatement commencé à vivre ensemble : « C’était un garçon très gentil. Il avait sa propre entreprise et avait de l’argent. Mais ce furent trois années très intenses.

Parce que le petit ami s’est avéré être un escroc : « J’ai été battu et maltraité mentalement et physiquement par lui. Je vivais isolée de ma famille et de mes amis, donc maman ne savait même pas que j’allais si mal.

Une descente de police met fin au cauchemar de Chantal. «Je me suis effondré, la police m’a littéralement récupéré. J’ai dû aller voir ma mère, les jambes pendantes, pour lui raconter comment cette histoire s’est déroulée.

Chantal s’est retrouvée avec une dette de 50 000 euros et est retournée vivre chez sa mère : « Elle a tout de suite dit : ‘Viens ici. Vous devez le faire vous-même, mais nous allons nous en sortir.

« On n’est plus entré en collision, ça a disparu d’un seul coup. »

À ce moment-là, sa mère représentait tout pour Chantal : « Parce qu’elle croyait en moi, que je pouvais le résoudre. Elle m’a donné beaucoup de force avec ça. On n’entrait plus en collision, c’était parti d’un seul coup. Elle m’a montré ma valeur. Maintenant, j’ai vu : ça va, ça ira.

Chantal a commencé à travailler comme chauffeur de taxi et était souvent absente. Mais quand elle était à la maison, on parlait et on riait beaucoup. «Nous avons reconstruit notre lien.» Mais lorsque, trois mois plus tard, sa mère toussait à cause d’un rhume, Chantal s’inquiétait : « Je lui ai dit : ‘Va chez le médecin, maman, tu parles comme un phoque.’ Et puis ce n’était pas bon.

Marlies, la mère de Chantal (photo privée Chantal van Prooijen).
Marlies, la mère de Chantal (photo privée Chantal van Prooijen).

Le diagnostic était un cancer du poumon avec métastases aux ganglions lymphatiques. « Ils ne pouvaient plus rien faire. Le monde est tombé sous mes pieds.

Mais Chantal était souvent absente de la maison : « Je voyais ma mère devenir de plus en plus malade. Et comme j’étais toujours inquiet pour moi, je ne supportais pas trop d’être avec elle. Mais elle n’a jamais rien dit à ce sujet. Je pense qu’elle l’a compris d’une manière ou d’une autre.

« J’ai vu à ses gestes que c’était bien. »

Pourtant, ils ont quand même eu une bonne conversation : « J’ai dit que je suis reconnaissant. Et regretter des choses. Mais à ce moment-là, parler était déjà difficile pour elle. C’était plutôt avec des gestes, qui me montraient que tout allait bien, qu’elle ne m’en voulait pas. Mais en fait, je l’ai fait trop tard», raconte Chantal, la gorge nouée.

Elle se reproche désormais d’avoir fui la situation. «J’aurais dû être là, même si c’était juste assis sur le canapé avec elle. Mais je suis allé travailler.

Lorsqu’elle ne pouvait plus s’en sortir, sa mère a été endormie lentement à l’aide de médicaments. «J’étais là quand le médecin est arrivé. Je lui ai fait un autre câlin et je suis allé travailler. Pourquoi diable ai-je fait ça ? Mais maman savait que je ne voulais pas être là quand elle mourrait.

Depuis son décès, sa mère est là toujours et partout, ressent Chantal : « Je lui demande parfois la permission. Ensuite, j’envoie un SMS à son ancien numéro. Alors qu’avant, j’avais vraiment envie de voler de mes propres ailes. Mais je ne la laisserai pas partir. C’est comme ça que je garde maman dans ma vie.

Chantal avec le tatouage pour sa mère : "Ma mère adorait les nénuphars." (photo : Omroep Brabant).
Chantal avec le tatouage de sa mère : « Ma mère adorait les nénuphars. » (photo : Omroep Brabant).



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