Maman, quelle Italie ! Il marque un but après 12″, puis en marque trois contre la France en Ligue des Nations


Barcola fige les Azzurri dès le premier ballon, puis il ne reste plus que l’équipe nationale de Spalletti : Dimarco signe un bijou, Frattesi et Raspadori complètent l’exploit. Une jolie façon d’effacer les souvenirs du Championnat d’Europe

par notre correspondant Andrea Ramazzotti

6 septembre 2024 (changement à 23h35) -PARIS

L’Italie tout à coup. Encore plus fort que le but accordé à Barcola après douze secondes. Donnons une leçon à la France, contre laquelle nous avions perdu lors des trois derniers matches amicaux et que nous n’avions plus battue depuis 2008. Le terrible Championnat d’Europe allemand semble désormais un peu plus loin et le nouveau parcours de Spalletti est peut-être sur la bonne voie. Parce que nous ne gagnons pas « seulement » 3-1, mais nous le faisons avec jeu et personnalité, avec courage et tactique. Deschamps s’incline face aux changements de terrain de Lucio qui profite de l’attitude trop offensive des Bleus pour les transpercer sur les flancs. Cambiaso et Dimarco ont été somptueux, mais l’attaquant Frattesi a également été très bon, Ricci comme directeur, le retour de Tonali, Calafiori qui installe et joue le milieu de terrain et plus généralement toute l’équipe, à l’exception de Di Lorenzo qui nous trahit immédiatement. On repart avec la solidité du groupe et avec le football proactif dont fait enfin preuve le coach. Si le 6 septembre 2006 ici à Paris (mais au Stade de France) nous avions perdu 3-1 en tant que champions du monde, rendons… la faveur aux hôtes. Il n’était pas possible de mieux démarrer la Ligue des Nations. Le désastre contre la Suisse le 29 juin semble désormais plus lointain. Enfin…

L’Italie juste en dessous

Les deux entraîneurs surprennent avec quelques changements dans les onze de départ : Deschamps fait entrer Thuram, Dembelé et Kolo Muani en attaque, aux côtés de Mbappé et Barcola, Griezmann et Olise, tandis que Spalletti se concentre sur Cambiaso (à droite) et Pellegrini. (sur le soutien de Retegui) après avoir essayé Bellanova et Raspadori la veille. La formation bleue est un 3-5-1-1 prudent et on entre sur le terrain pour éviter d’en prendre. Ce n’est pas une bonne prémisse. Et en effet, le début est choquant avec l’Italie qui concède le premier but à la manière fantozzienne, avec un sommeil de Di Lorenzo qui, suite à une passe de Cambiaso, est incroyablement anticipé par Barcola, qui marque du pied droit après douze secondes. L’entraîneur italien est pétrifié devant le banc : il semble que le cauchemar contre la Suisse à l’Euro 2024 continue. Cette fois cependant, la réaction est là et il faut la gifle pour commencer à jouer : après un joli changement de flanc pour Dimarco, Pellegrini coupe un joli centre pour Cambiaso qui dirige Frattesi à deux pas de l’égalisation. Cependant, le milieu de terrain de l’Inter frappe la barre transversale (avec Maignan sorti) et Retegui rate le tir. Donnarumma dit non aux tirs de Mbappé et Olise, mais ce n’est pas un match à sens unique car avec les changements de terrain et l’avancée de Calafiori dans la phase de préparation, on fait preuve d’un peu plus de courage. Ricci dans la salle de contrôle fait bonne impression, Tonali veut être vu, Pellegrini s’avance pour créer le jeu et les « cinquièmes » attaquent. Essayons de mettre en place une ligne défensive bleue qui reste très en difficulté avec des filtres traversants. Retegui a toujours le ballon du 1-1 au pied, mais sa diagonale est faible.

bijou dimarco

L’égalisation s’est produite à la demi-heure de jeu avec un superbe geste, mais ce n’était pas le premier des quarante-cinq premières minutes : un autre changement de terrain de Cambiaso pour Dimarco qui a demandé le triangle à Tonali, le talon du milieu de terrain de Newcastle et la victoire du joueur de l’Inter. volée de l’ailier gauche à l’intersection des poteaux. Un but digne d’applaudissements. La France réagit avec un tir haut de Mbappé, mais a des problèmes sur les flancs car les grands ailiers (Olise et Barcola) n’aident pas beaucoup lorsqu’ils ne sont pas en possession et les joueurs Azzurri d’en face, Cambiaso et Dimarco, font du mal. L’Italie pressait et donnait une meilleure impression qu’au départ même si un tir légèrement dévié de Barcola finissait juste à côté. A la mi-temps nous avons 53% de possession et nous sommes là au coup de tentative (7-6 pour les hôtes) : difficile à prévoir après la bourde de Di Lorenzo.

Sparetti change et… marque

Au début de la seconde période, Spalletti remplace Pellegrini par Raspadori qui, après une belle construction sur l’axe Calafiori, Bastoni et Tonali, donne un coup de pied faible dans les bras de Maignan depuis une excellente position. C’est un ballon marquant important. L’attaquant napolitain fait amende honorable en mettant le pied dans l’action d’ouverture : Frattesi vole le ballon à Fofana, déclenche Raspadori qui élargit à droite pour le centre prêt de Retegui. Frattesi est au milieu de la surface et marque. L’Italie mérite désormais des applaudissements. Deschamps comprend qu’il doit faire quelque chose : les joueurs de la Roma Koné et Dembelé à l’intérieur, Olise et le joueur de l’AC Milan Fofana à l’extérieur. Tactiquement, rien ne change et les Azzurri sont à un pas du 3-1 : il faut un bel arrêt de Maignan sur la tête de Frattesi (corner de Dimarco) pour empêcher notre équipe nationale de marquer. Frattesi et Calafiori, meurtris, sont obligés de remplacer Udogie et Buongiorno, mais seuls les hommes de Spalletti sont sur le terrain car les Français oublient la phase défensive. Ricci a des mètres à dribbler, Cambiaso change de jeu pour Udogie qui sert la passe décisive du triplé à Raspadori, le septième centre en bleu. Bravo à Spalletti qui place l’ailier de Tottenham à l’écart et place Dimarco au poste de milieu de terrain gauche. Deschamps fait le break en insérant simultanément Thuram, Zaïre-Emery et Kounde à la place de Griezmann, Kanté et Clauss ; Lucio répond avec Kean pour Retegui et Brescianini pour Dimarco. Or, la France n’en a plus et on ne risque rien ou peu jusqu’au bout. C’est un succès mérité et au Parc des Princes… les rois sont bleus. Notre football avait vraiment besoin d’une soirée comme celle-ci.





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