5 septembre 1944. Sur Radio Oranje, depuis Londres libre, on répète que les Alliés ont mis le pied sur le sol néerlandais. « Les troupes britanniques ont atteint Breda ». Ainsi se lit la première phrase du bulletin d’information de la BBC. Rien de tout cela n’est vrai, mais les drapeaux continuent de flotter partout, au grand dam des occupants allemands. Les festivités sont interrompues en journée par de gigantesques explosions au cœur du Brabant.

À l’automne 1944, la majeure partie du Brabant est libérée. Il y a eu de nombreuses victimes et d’importants dégâts. Sur Omroep Brabant, vous pouvez lire chaque jour ce qui s’est passé il y a exactement quatre-vingts ans.

Les écoles, les magasins et les entreprises restent fermés ce jour qui sera plus tard appelé « Mardi fou ». Des fanions orange flottent pour la première fois depuis plus de quatre ans. Mais l’ambiance festive est de courte durée. Les occupants allemands sont intervenus durement en de nombreux endroits. Les citoyens doivent rester à l’intérieur, les contrevenants peuvent être « abattus ».

Exécutions
Dans de nombreux endroits, les choses deviennent incontrôlables. C’est ainsi que la résistance entre en action à Roosendaal et Dinteloord. La « clandestinité » arrête des soldats allemands et des membres du NSB. Mais la police allemande rétablit bientôt son autorité.

Deux gardes terrestres sont kidnappés à Waalwijk. La Landwacht était une organisation paramilitaire qui collaborait avec les forces d’occupation. Les Allemands n’accepteront pas cet enlèvement. Certains habitants de Waalwijk sont arrêtés et mis devant le peloton d’exécution le lendemain.

Panique
Les rumeurs d’une libération rapide sèment la panique parmi les troupes allemandes dans le Brabant occidental : le retrait observé depuis des semaines en France et en Belgique est partout visible dans les rues.

Sur de rares images de Tilburg, on voit des Allemands partir. Henricus Naninck filme secrètement le voyage de retour depuis la maison du fabricant Franken dans la Goirkestraat. Les membres du NSB s’enfuient également.

Mais autre chose se produit : des renforts allemands arrivent en sens inverse. Les « Jagdpanthers », qui sont des canons antichar mobiles, arrivent dans les gares de Den Bosch et de Tilburg ainsi qu’à Baarle-Nassau. Ils sont secrètement photographiés sur le Noordhoekring à Tilburg alors qu’ils traversent la route en direction de Korvelplein. Ce sont des renforts pour le général Kurt Chill en Belgique, sur le canal Albert. Chill reçoit également des « Stugs », des canons automoteurs.

Renforts
D’autres renforts arrivent. A Rosmalen, un témoin oculaire photographie un véhicule anti-aérien qui s’en approche. Les Allemands se dirigent vers Anvers. Pas via les routes principales, mais à l’intérieur des terres. Pour éviter d’être vu par les avions d’attaque et les bombardiers alliés.

Le général allemand Hans Reinhard (1888-1950) s’installe dans le Brabant. Il installe à Moergestel son nouveau quartier général du 88e corps d’armée qui défendra la brèche creusée entre Anvers et Hasselt. Le général et son état-major réquisitionnent une maison appartenant à une famille ordinaire de Moergestel.

Explosion
Les Allemands provoquent désormais des destructions partout, comme à l’aéroport de Woensdrecht. Les dépôts de munitions du Loonse et du Drunense Duinen seront également détruits. Il y a des bombes devant l’aéroport de Gilze-Rijen. L’occupant veut éviter qu’ils ne tombent entre les mains de l’ennemi. Une grande partie du Brabant est choquée par les énormes explosions. Partout, les fenêtres sont brisées par la pression de l’air. Des nuages ​​​​en forme de champignon d’un kilomètre de haut s’élèvent. Les cratères qui en résultent sont si grands qu’ils sont encore visibles dans les forêts après 80 ans.

Le soir, des combats éclatent à Anvers. Les combats ont lieu au Palais des Sports, le long du canal Albert. Les Britanniques traversent le canal à Merksem. Les Allemands se vengent des habitants qui aident les libérateurs.

Peine de mort
Les Brabanders savent que les Alliés sont en route. Grâce aux radios illégales, aux rumeurs dans la rue et aux magazines illégaux. La reine Wilhelmine écrit dans une « annonce » dans De Vliegende Hollander : « Vous savez que la libération approche à grands pas. » Les journaux juridiques rapportent également cette avancée.

Les occupants se préparent au combat. L’« état d’exception » a été déclaré par le plus haut administrateur allemand du pays : le commissaire du Reich Arthur Seyss-Inquart (1892-1946). Il exige que tout le monde continue à travailler comme d’habitude. Personne n’est autorisé à résister, sinon la peine de mort s’ensuivra.

Dans les journaux aussi un message des SS sur le couvre-feu : il est interdit de sortir dehors de 20 heures à 4 heures du matin. Ceci est également passible de la peine de mort. Pour souligner cela, à côté de cet ordre se trouve un article sur les Néerlandais condamnés à mort.



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