Fabrizio le champion : « C’était une médaille dont je rêvais depuis longtemps. » Le porte-drapeau : « J’ai prouvé que je n’étais pas venu ici juste pour porter le… drapeau. » Martino : « Je suis très excité »

Simone Corbetta

5 septembre – 00h50 -PARIS

L’Italie du paracyclisme obtient le triplé. Fabrizio Cornegliani (cat. H1), Luca Mazzone (cat. H2) et Martino Pini (cat.H3) ont apporté respectivement à l’équipe italienne une médaille d’or, une d’argent et une de bronze avec des performances tout simplement superlatives. Cornegliani, un athlète lombard de 55 ans, réalise un authentique miracle sportif en s’imposant face à des adversaires nettement plus jeunes. «C’était une médaille dont je rêvais depuis longtemps, je la voulais très fort – avoue-t-il -. Nous avons fait deux contrôles du parcours, j’avais tout tracé dans ma tête, puis beaucoup d’entraînement, le travail paie toujours. » La gestion mentale de la course est importante : « Rien n’est laissé au hasard, il faut toujours rester concentré sur l’objectif. La préparation est désormais à un niveau très élevé. » Fabrizio a découvert le handbike en 2007, comme rééducation suite à un accident survenu au gymnase alors qu’il pratiquait des arts martiaux qui compromettait l’usage de ses mains et de ses bras : « Le handbike était le seul moyen possible, il me permettait de rester allongé et à en même temps juste pour bouger, sentir l’air sur mon visage, retourner dans la rue comme je l’entendais ». Un message important : « Nous devons promouvoir, aller dans les écoles, les centres de rééducation et les hôpitaux et convaincre tout le monde d’aborder le sport. J’espère que cet or pourra devenir un point de référence pour beaucoup ».

porte-drapeau en argent

Le « vieux lion » Luca Mazzone met la cerise sur le gâteau d’une expédition commencée comme porte-drapeau : « Cet argent (cat. H2, ndlr) vaut plus que l’or, il vaut du platine – affirme-t-il – car à 53 ans vieux, ce n’était pas acquis. La satisfaction est double car j’ai réussi à battre le Français Jouanny, beaucoup plus jeune que moi ». Trois ans de travail : « Je m’entraîne constamment sous la pluie, la neige et la grêle depuis Tokyo. J’ai montré que je n’étais pas seulement venu pour porter le drapeau, mais aussi pour avoir mon mot à dire dans la course. » Il s’inspire de Mennea : « Enfant, je le considérais comme une icône, avec le doigt en l’air et sa détermination. Puis il était de Barletta, avoir un champion à quelques kilomètres de chez moi m’a encouragé à toujours faire mieux. Après Sydney 2000, j’ai eu l’honneur de le rencontrer, j’ai longuement discuté avec lui, il m’a donné un livre et plein de conseils. De lui, j’ai appris que le sacrifice et l’effort payent. » Se relever est le maître mot. : « Il y a eu des moments de découragement après l’accident – rappelez-vous – ce n’est pas facile d’accepter quelque chose qu’on n’a plus et de vivre une vie ‘différente’ de celle à laquelle on était habitué. Peu importe le nombre de chutes, l’important est de se relever, car la vie est belle et c’est un cadeau, je le vois chaque jour à travers mon fils. »

trio

Martino Pini complète le podium avec une extraordinaire médaille de bronze dans la catégorie H3. Le plus jeune des trois mousquetaires bleus, 32 ans, fait ses débuts aux Jeux : « Je suis très excité ! C’était un contre-la-montre très dur, peut-être le plus dur de ma vie, mais je n’ai jamais abandonné. Je peux’ Je n’y crois pas, je ne peux pas décrire les émotions que j’ai ressenties ». Et encore : « Je me suis entraîné dur pour être ici et pouvoir monter sur le podium est quelque chose de fantastique ».





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