Débloquez gratuitement l’Editor’s Digest
Roula Khalaf, rédactrice en chef du FT, sélectionne ses histoires préférées dans cette newsletter hebdomadaire.
Le Royaume-Uni a annoncé qu’il suspendrait certaines licences d’exportation vers Israël pour les armes utilisées dans les opérations militaires à Gaza, après qu’une enquête du gouvernement britannique a révélé de possibles violations du droit international humanitaire par Israël.
David Lammy, ministre britannique des Affaires étrangères, a déclaré lundi à la Chambre des communes que le gouvernement britannique bloquait immédiatement une trentaine de licences pour une série d’articles, notamment des composants d’avions militaires.
Lammy a déclaré qu’il avait conclu, à la suite de l’évaluation du gouvernement, qu’il y avait un risque clair que certains articles exportés vers Israël soient utilisés dans de graves violations du droit international humanitaire.
Cette décision marque une escalade significative de la pression exercée sur Israël par ses alliés occidentaux au sujet de la guerre à Gaza.
Bien que le Royaume-Uni ne soit pas un exportateur majeur d’armes vers Israël par rapport aux États-Unis ou à l’Allemagne, les armes britanniques ne représentant qu’environ 1 % des importations israéliennes, cette décision portera un coup diplomatique important.
Les critères d’exportation du Royaume-Uni empêchent la délivrance de licences si les articles en question peuvent être utilisés pour commettre ou faciliter de graves violations du droit international humanitaire.
Cette mesure n’affectera pas les composants du programme multinational d’avions de combat interarmées F-35, à l’exception des pièces envoyées directement à Israël.
Les responsables britanniques ont déterminé que la suspension de composants critiques dans un pool mondial de pièces de rechange pourrait nuire à la maintenance et aux opérations des F-35 dans d’autres pays.
Les licences pour les équipements utilisés dans les avions d’entraînement et les équipements navals qui ne sont pas utilisés à Gaza ne sont pas affectées, de même que les licences pour les produits chimiques et les équipements de télécommunications.
Environ 350 licences d’exportation d’armes britanniques vers Israël ont été actuellement accordées. La suspension par le Royaume-Uni d’une trentaine de ces licences sera réexaminée, tandis que toute nouvelle demande de licence sera évaluée au cas par cas.
La suspension concerne les licences d’équipements que le Royaume-Uni estime être destinés à être utilisés dans le conflit à Gaza, notamment des composants d’avions militaires tels que des avions de chasse, des hélicoptères et des drones. Elle concerne également les articles qui facilitent le ciblage au sol.
La décision du gouvernement n’a pas modifié le soutien ferme du Royaume-Uni à la sécurité d’Israël, a souligné Lammy.
L’évaluation du gouvernement britannique a examiné la conformité dans trois domaines : l’approvisionnement et l’accès humanitaires ; le traitement des détenus ; et la conduite de la campagne militaire.
L’évaluation a jugé qu’il y avait eu de possibles violations du DIH par Israël dans les deux premières catégories, tout en constatant un manque de preuves vérifiables suffisantes concernant la troisième.
Les ministres britanniques ont appelé à plusieurs reprises Israël à renforcer l’accès humanitaire à Gaza et à améliorer l’accès aux détenus, suite aux allégations d’abus contre des prisonniers palestiniens dans des endroits tels que la prison de Sde Teiman.
Lammy a exigé un examen complet du respect par Israël du droit international humanitaire lorsqu’il est arrivé au pouvoir il y a environ deux mois.
Il n’a pas été autorisé à consulter les conseils juridiques fournis à son prédécesseur, Lord David Cameron, qui ont été gardés confidentiels en vertu du secret professionnel.
Lammy s’est rendu deux fois en Israël depuis sa nomination au poste de ministre des Affaires étrangères.