Meilleur début de carrière pour Marcus, maintenant il joue aussi… Lautaro. Il a perfectionné sa façon de se déplacer sur le terrain. Et la comparaison avec Khéphren l’exalte

Journaliste

2 septembre – 8h21 -MILAN

Quelque chose a dû changer si Marcus Thuram marque désormais un but toutes les 61 minutes, si les doubles autrefois interdits deviennent une douce habitude. Les buts de cambrioleur, les plus intelligents qui définissent un avant-centre, ne sont jamais entrés dans la valise du Français, mais pour le début de saison, Thuram a pris un plus gros bagage : à l’intérieur, il y a de nouveaux tirs inattendus et donc troublants. Il suffirait de l’avoir vu enrager contre la pauvre Déesse pour comprendre le sens de cette nouvelle : après un an d’apprentissage chez les Nerazzurri, et quelques gâchis de trop devant le but, Thuram est devenu cynique. Si à Gênes il avait marqué d’une tête puissante et d’une touche chic, vendredi soir contre l’Atalanta il s’est limité au pain et au salami : des jeux pratiques et spartiates, non moins utiles. Il a marqué contre son camp et a mis le pied entre des défenseurs qui étaient des statues de sel : ainsi sont venus deux buts moqueurs, de purs bombardiers. Le papa Lilian, aujourd’hui chauffeur sur la route Turin-Milan, a applaudi et le frère Khephren a également souri de loin : les deux sont très proches et enthousiastes d’avoir reconstruit la crèche de leur enfance dans le même pays où ils ont grandi. Le derby italien est cependant une affaire sérieuse, comme leur père le sait bien par expérience directe.

quel travail

Il est curieux que dans cette équipe de l’Inter revenue hier en tête du championnat, sur huit buts au total, la moitié soit venue de Thuram, mais même pas la moitié de Lautaro, encore loin de son ancienne forme. Les rôles n’ont pas été inversés, c’est le monde qui s’est temporairement inversé. Le Français reprend ainsi le titre que son jumeau argentin avait remporté l’an dernier : il est le meilleur buteur de cette première séquence. C’est comme si Marcus disait à tout le monde de l’Inter qu’il n’y avait rien à craindre : Lautaro peut revenir sereinement au sommet, il se chargera d’être le justicier. Et il n’y a rien de fortuit dans cette transformation : depuis qu’il est revenu tôt à Appiano, à la fois pour répondre à une demande spécifique d’Inzaghi et parce qu’il voulait lui-même surmonter rapidement la déception d’un Championnat d’Europe vécu en figurant, Thuram a travaillé en étroite collaboration contact avec le staff et a ajouté des formations ponctuelles pour honorer le numéro sur ses épaules. De l’efficacité à marquer au but à l’occupation de la surface de réparation, c’est désormais un neuf fait et terminé.

départ au sprint

Inutile de dire que Marcus n’était jamais aussi bien sorti du bloc : non seulement c’est le meilleur départ de sa vie, mais l’année dernière à pareille époque, il ne l’avait mis qu’une seule fois. En fin de saison, il avait alors atteint 13 buts, suffisant, mais il n’avait jamais donné l’idée d’être un spécialiste du sujet : il avait montré le meilleur de lui-même dans son travail généreux au service du Taureau cannibale. Aujourd’hui, Marcus contrôle le ballon à l’intérieur de la surface 25 % plus qu’avant (30 touches contre 22 d’une année sur l’autre) et, plus généralement, il a le but adverse gravé dans sa tête, comme une sculpture dans la pierre. Les tirs étaient de 8 en 2023-24, maintenant il en atteint 11 et avec une grande efficacité également, étant donné qu’il a touché la cible sept fois (seulement deux fois au cours de l’année de championnat). Dans cette nouvelle vie de bombardier. Thuram a jusqu’à présent rattrapé le manque de forme physique de son jumeau d’attaque, mais cela a limité son altruisme, qui reste encore une donnée de la nature : il est actuellement passé de 2 à 0.

MILAN, ITALIE - 30 AOÛT : Marcus Thuram du FC Internazionale réagit avec Benjamin Pavard lors du match de série entre l'Inter et l'Atalanta au Stadio Giuseppe Meazza le 30 août 2024 à Milan, Italie. (Photo de Mattia Pistoia - Inter/Inter via Getty Images)

maintenant la France

Le temps ramènera le juste équilibre au sein de ThuLa, l’Argentin retrouvera certainement son ancien ressenti devant le but. Malgré tout, Marcus a suivi son propre chemin indépendant, à Appiano, à San Siro et même à l’extérieur. Dans une ville créative qui lui convient, il a trouvé quelques boutiques de confiance. Même dans la vie privée, il a pris racine : après des mois de vie dans un hôtel, à la fin de la saison dernière, il a trouvé une maison parfaite pour les invités turinois de son père et de son frère. De Dimarco à Frattesi, vendredi il retrouvera aussi un morceau de son Inter à Paris : le match de Ligue des Nations dira si la France a aussi définitivement trouvé un autre Thuram.





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