Un selfie historique, une mer de gens, le rituel de Monza qui se renouvelle chaque année et devient cette fois une légende

De notre correspondant Mario Salvini

1er septembre – 17h53 -MONZA

Quand tout fut fini, le vin mousseux déjà pulvérisé, les fumigènes éteints, les hymnes chantés, Charles Leclerc demanda à repasser devant la porte de la salle de presse. « Je remonte une seconde sur le podium, je veux prendre une photo. » Personne n’aurait pu lui dire non. Et puis il est revenu sur le podium. Il se dirigea tout de suite vers la plate-forme surplombant la ligne droite et baissa les yeux pendant quelques secondes, qui durent paraître assez longues. Et puis il a pris le selfie le plus précieux. Suspendu sur la Marée Rouge, quatre ou cinq mètres au-dessus de l’enthousiasme de milliers de personnes qui auraient envahi ce tronçon de piste de toute façon, quel que soit le pilote vainqueur. Mais ils espéraient, ils n’ont jamais cessé de croire, que la fête aurait pu être la couleur de leurs t-shirts et de leurs chapeaux, de leurs nombreux drapeaux : rouge comme la passion qui les a amenés là sur l’Autodromo Nazionale.

le cortège

C’est l’histoire de toutes les années, qui devient parfois une légende, devient un souvenir à emporter pour toujours. C’est une victoire pour Ferrari à Monza. Une célébration du peuple, une foi qui voit sa raison de se réaliser. Un espoir bercé pendant trois jours par des hommes, des femmes, des enfants qui attendent des heures pour voir passer leurs héros. Ils ont parcouru des centaines, voire des milliers de kilomètres. C’est excitant rien que de regarder ça, tous ces gens. C’est vendredi matin pour le voir défiler vers les entrées de Biassono et Vedano. Et puis amusez-vous dans la Fanzone. C’est toujours le cas, chaque année, pendant tout le week-end. Et cela a commencé à l’être de plus en plus pendant la course. Mais à mesure que le nombre de tours à parcourir diminuait, le rugissement augmentait en intensité à chaque passage de Charles.

chair de poule

Et c’est devenu la chair de poule à un tour et demi de l’arrivée, lorsque la voie des stands a été traversée par les mécaniciens rouges. Et il y a quelque chose d’émouvant à voir ces hommes grimper aux filets. Ils pouvaient attendre leur pilote devant le garage. Mais non, ils veulent être les premiers qu’il voit au moment où il franchit la ligne d’arrivée. Ils veulent qu’il sache qu’ils sont là pour lui. C’est pour cela qu’ils sont là-haut, dans un équilibre précaire. Pour un sentiment d’appartenance et pour se dire que oui, un peu de cette belle victoire et eux aussi. C’est une joie de voir comment ils s’embrassent dès qu’ils sautent. Ils bougent et de l’autre côté de cette barrière nouvellement libérée, la fête commence. L’invasion des pistes commence. Le drapeau qui occupe la quasi-totalité de l’espace est déroulé. Nous avons le sentiment clair que nous nous souviendrons toujours de ce dimanche.





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