Le géant de la mode ultra-rapide Shein est sous surveillance pour ses pratiques environnementales et sociales. Le dernier rapport de développement durable de l’entreprise montre que les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 45 % d’ici 2023. Cette augmentation significative met en évidence l’impact environnemental du modèle de production rapide de Shein.
Plus précisément, les émissions absolues de gaz à effet de serre de Shein sont passées de 9,17 millions de tonnes d’équivalent CO2 (CO2e) en 2022 à 16,68 millions de tonnes en 2023, rapporte Ecotextile. Plus de 99 pour cent de ces émissions proviennent de la chaîne d’approvisionnement de l’entreprise.
Outre les préoccupations environnementales, les auditeurs de Shein ont également découvert deux cas de travail des enfants. Bien que ces cas auraient été résolus, ils soulèvent des questions sur la capacité de l’entreprise à garantir des pratiques d’approvisionnement et de production éthiques, en particulier avant son éventuelle introduction en bourse à la Bourse de Londres.
Shein : « encore beaucoup de travail devant nous »
Malgré les défis, Shein reconnaît la nécessité d’améliorations. Dans son rapport, l’entreprise déclare : « Nous reconnaissons qu’il nous reste encore beaucoup de travail à faire dans notre démarche d’atténuation du changement climatique, et nous nous engageons à faire avancer les choses. »
Avec une production de 35 000 à 100 000 pièces par jour, Shein conduit également un cycle de production ultra rapide, ce qui pose de sérieux problèmes en termes de recyclabilité. Si les fibres naturelles comme le coton et le lin peuvent être recyclées sous certaines conditions, ce processus est rendu beaucoup plus difficile lorsqu’elles sont mélangées à des matières synthétiques comme le polyester et le nylon. Ces fibres synthétiques, qui sont largement présentes dans les produits Shein, ne peuvent généralement pas être recyclées par les voies traditionnelles.
Les révélations sur les émissions de Shein et les problèmes de chaîne d’approvisionnement ont suscité des discussions sur la durabilité et la responsabilité sociale de l’industrie de la mode rapide. Les opposants soutiennent que l’accent mis par l’industrie sur des prix bas et des saisons courtes peut conduire à l’exploitation et à des dommages environnementaux.
Cet article a été initialement publié sur FashionUnited.fr. Traduit et édité par Simone Preuss.