John Kamara a en effet deux tenues prêtes pour Superflirt, le festival queer qui fête ce week-end sa deuxième édition. Une blouse avec un short, tous deux ornés d’un imprimé palmiers estival. Ou la chemise blanche Amsterdam, avec le texte « La ville de la liberté » ?

Car même s’il vit dans un refuge à Zaandam et est affilié à De Zaanse Regenboog, il préfère sortir dans la capitale. « Amsterdam est ma ville », déclare Kamara. « Je me sens complètement libre là-bas. J’aimerais que cela puisse aussi se faire en Sierra Leone. Mais ce n’est pas possible. »

Parce qu’en Sierra Leone, les relations sexuelles entre deux hommes sont illégales. En vertu d’une loi datant de 1861, alors que le pays était encore sous domination britannique, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes pouvaient être emprisonnés à vie. Et même si cette punition est rarement appliquée, selon Kamara, la vie en Sierra Leone est très difficile pour les homosexuels. « Nous ne sommes pas protégés par la constitution. Il nous est difficile de vivre libres. »

Violences et intimidations

Aux Pays-Bas, les problèmes de personnes comme Kamara ne sont en aucun cas terminés. Dans les centres pour demandeurs d’asile, ils peuvent être confrontés à la discrimination, à l’intimidation et à la violence de la part de leurs concitoyens. Plus tôt cet été, un demandeur d’asile russe de 39 ans à Ter Apel a été si gravement maltraité qu’il a dû subir une opération de correction faciale. Il souffrait de pommettes brisées, de fractures de la mâchoire et de plusieurs dents cassées.

Martijn Koet travaille sur un site de l’Agence centrale pour l’accueil des demandeurs d’asile (COA) à Zaandam, et là aussi la situation des résidents queer est « compliquée », même s’il n’y a pas eu récemment d’incidents violents comme à Ter Apel. « Il y a tellement de personnes différentes venant d’horizons différents, ce qui fait qu’il n’est pas toujours possible de s’épanouir. »



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