Avec Sivori et Angelillo en Argentine il compose le trio « à la sale gueule ». Après avoir été naturalisé, il participe à la Coupe du monde 1962 avec l’Italie.

Nicolas Cecere

21 août – 23h58 -MILAN

« C’est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès d’Humberto Maschio, champion de football argentin, américain et mondial avec notre maillot. Ceux qui laissent leur marque ne sont jamais oubliés… Tu seras toujours dans nos cœurs, cher Bocha ! ». Ah oui, après Sivori et Angelillo, le troisième « Ange au sale visage » nous a également quitté. C’est ce qu’a communiqué le Racing d’Avellaneda, la ville où est né Humberto il y a 91 ans et où il s’est établi grâce à son excellente classe qui l’a rapidement amené à l’équipe nationale.

Argentine

Dans l’Albiceleste, entre 1954 et 1957, il connaît des matchs passionnants aux côtés d’Angelillo et Sivori, avec lesquels il forme un trio offensif légendaire. Mais c’est Maschio qui joue le rôle de protagoniste absolu dans le triomphe de la Coupe de l’America : meilleur buteur du tournoi avec 9 buts. Ils les baptisent « los angeles de la cara sucia » car ils laissent souvent le terrain sale de boue : des combattants aux pieds divins, en somme. Le Racing a été l’équipe de ses débuts puis de ses derniers et plus célèbres succès, la Copa Libertadores et la Coupe Intercontinentale remportées en 1967. La partie centrale et la plus significative de la carrière s’est déroulée en Italie. Pays de ses proches grâce auxquels il a eu l’honneur de porter le maillot bleu lors de la malheureuse Coupe du Monde 1962, où Maschio a souffert d’un coude au nez (cassé) lors de la bataille contre le Chili. C’était sa deuxième et dernière apparition.

de nous

Bologne l’avait amené en Italie à l’été 1957, lors de la Coupe de l’America remportée par l’Argentine. Les stars sud-américaines arrivent sur la vague du succès. Angelillo est racheté par l’Inter et Sivori se retrouve à la Juve. Les deux amis s’imposent immédiatement, pas Humberto : c’est un travail dur. « Le marquage serré, la défensive exaspérée ont été pour moi d’amères surprises, je ne me suis pas adapté », avouera-t-il. Il avait un physique robuste mais une âme douce et donc avec son adversaire collé à ses chevilles il était mal à l’aise. Sous les tours, il a disputé 43 matches en deux championnats et marqué 13 buts : on attendait beaucoup plus. Il connaît néanmoins un tournant important à l’Atalante, où il reste trois ans. L’entraîneur Ferruccio Valcareggi change de rôle, passant d’avant-centre à milieu offensif. Il peut ainsi jouer face au but et accéder à la surface de but. Hier, l’Atalanta l’a accueilli avec émotion comme l’un des étrangers les plus importants de l’histoire du club. Les chiffres font état de 80 matchs en 3 saisons avec 22 buts.

Milan

L’Inter d’Angelo Moratti arrive et l’emmène à Milan. Où Maschio trouve un entraîneur, Helenio Herrera, qui ne l’avait pas sollicité au club. « Le Sorcier ne l’aimait pas beaucoup parce que son idée du football était beaucoup moins la course », a expliqué Gianni Brera. Et de fait Herrera préfère se concentrer sur le dynamisme du jeune Sandrino Mazzola. L’Argentin, abattu, reste à l’écart et sent pourtant que le championnat de 1963 lui appartient grâce aux quatre buts inscrits en 15 matchs. À la fin de la saison, il accepte cependant le tribunal de la Fiorentina, où il reste pendant trois saisons, remportant la Coupe d’Italie et la Coupe Mitropa. Douze buts en 52 matchs en tant que milieu de terrain.

Succès

Le club Viola lui a également dédié des mots d’adieu pour célébrer cette période. Une fois cela terminé, Maschio rentra chez lui pour terminer avec son équipe préférée, le Racing. Et il a réussi à terminer en beauté grâce aux Libertadores remportés en 1967, 120 matchs en deux ans et demi et 22 buts. Après avoir raccroché les crampons en 1968, il est immédiatement appelé en équipe nationale, mais son expérience d’entraîneur ne dure qu’un an. En 1971 on le retrouve sur le banc du Racing. L’année suivante, il était de retour avec une équipe nationale. Il dirige le Costa Rica qui part tôt pour répondre à l’appel d’Independiente à qui il offre la prestigieuse Copa Libertadores en 1973, apogée de son travail d’entraîneur, et débuts de Bochini. Il décide de fermer dans sa ville et dans son club bien-aimé, le Racing. La dernière saison est 1999-2000. Aujourd’hui, Humberto a rejoint ses amis Valentin et Omar : les trois n’ont plus de visages sales mais continueront d’être des anges.





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