Par Filipp Piatov et Josef Forster

Le ministre de la Santé Karl Lauterbach (61 ans, SPD) aurait influencé les décisions de l’Institut Robert Koch (RKI) pour des raisons politiques pendant la pandémie corona. Même contrairement aux faits scientifiques.

Cela ressort des protocoles du RKI, qui ont été évalués par le vice-président du Bundestag Wolfgang Kubicki (72 ans, FDP).

Les citations protocolaires du printemps 2022 sont claires : donner le feu vert est « politiquement indésirable ». « Rejeté » par le ministre. En juin 2022 encore, le RKI, dont les chercheurs voulaient abaisser l’évaluation du risque corona, notait : « Le ministre ne veut pas de désescalade ».

Ce qui est explosif, c’est que Lauterbach a toujours affirmé publiquement qu’il n’avait pas influencé politiquement les experts. BILD documente les déclarations précédentes de Lauterbach.

Lauterbach : « RKI travaille de manière indépendante »

▶︎ En mars, le ministre de la Santé a déclaré : « Les hommes politiques n’interviennent pas dans les évaluations scientifiques de l’institut, moi non plus. Le RKI « a travaillé indépendamment des instructions politiques ».

▶︎ Parce que ce message était si important pour Lauterbach, il l’a répété : « Mais il faut redire très clairement que l’Institut Robert Koch a fait ce qu’il fallait à l’époque, indépendamment des instructions politiques. »

▶︎ Lui-même n’est pas intervenu, a déclaré Lauterbach : « Les hommes politiques n’interviennent pas dans les évaluations scientifiques de l’institut, moi non plus. »

Les protocoles du RKI réfutent les affirmations de Lauterbach

Les protocoles RKI suggèrent que c’était exactement l’inverse. Les experts du RKI sous la direction du ministre Lauterbach voulaient abaisser l’évaluation des risques et ainsi donner le feu vert. Toutes leurs découvertes scientifiques en témoignent. Mais ils n’ont pas été autorisés à le faire parce que le ministre ne l’a pas autorisé pour des raisons politiques.

Lauterbach lui-même n’est plus aussi disposé à fournir des informations à ce sujet. Interrogé sur les passages sensibles du RKI du 11 août, le ministre n’a rien dit. Il a souligné une citation qui disait : « Le RKI a fait des recommandations pendant la pandémie. « Mais la responsabilité politique incombe au ministère. »

Il n’est plus question que le RKI travaille « indépendamment des instructions politiques ».

Dans une réponse gouvernementale à la demande du politicien de la santé de la CSU, Stephan Pilsinger (37 ans), le ministère de Lauterbach a admis qu’il avait influencé la décision du RKI concernant un éventuel feu vert pour le Corona. Cependant, compte tenu des protocoles, on ne peut pas parler de décision « commune », comme le dit le ministère.

Il n’y a qu’une seule façon pour Lauterbach de réfuter ces graves allégations : Il doit rendre publiques les instructions mentionnées dans le procès-verbal du RKI. Le politicien de la CSU, Pilsinger, le lui a demandé – jusqu’à présent sans réaction.



ttn-fr-27