Julia Friese explique quelles filles pop chantent actuellement avec nostalgie jusqu’au sommet des charts.

Trois constats :

1. (insérer-attribut)-fille-été.

Depuis Hot Girl Summer, annoncé par Megan Thee Stallion en 2019 avec son single du même nom, il y a chaque année un (insérer l’attribut) girl summer sur Internet. En 2020, c’était bien sûr la pandémie Sad Girl Summer chantée par Maisie Peters. En 2023, il y a eu le Tomato Girl Summer, qui n’avait pas d’autres implications musicales ni même politiques que de s’habiller en rouge pour se photographier avec des tomates ou d’autres éléments dits de base du cottage. Cette année, c’était Brat Summer. Tu as écouté Charli

Ou vous étiez simplement en ligne de manière chronique et de manière très égocentrique. Mais il y a aussi Sabrina Carpenter, qui s’est détrônée à plusieurs reprises au sommet du Billboard américain avec ses singles, pour ensuite vendre toute une tournée, après quoi Taylor Swift a commenté : « L’ÉTÉ DE SABRINA ET QU’IL CONTINUE POUR TOUJOURS ». Vous pourriez laisser les choses comme ça s’il n’y avait pas eu Chappell Roan. La nouvelle superstar qui surgissait comme Trump dans le ciel de l’Amérique, ou les gouvernements identitaires dans les nuages ​​sombres et abondants de pluie au-dessus de l’Europe…

2. les années cinquante à travers les lunettes des années quatre-vingt dans la lignée du présent

Charli XCX est l’artiste pop qui incarne le plus fidèlement le présent. Bien sûr, il y a aussi des références nostalgiques dans ses paroles comme « Von Dutch » ou « Mean Girls », mais dans l’ensemble, elle semble désormais authentique. Juste de manière chronique en ligne. Elle attire des influenceurs dans ses vidéos et porte des lunettes de ski au son de la musique qui bat le cœur froid d’Internet. Sabrina Carpenter, en revanche, a l’air d’avoir été arrachée aux années 80. Leur musique est un retour des Bangles, mais avec des lignes amusantes d’auto-marketing comme : « Je suis entré et mon rêve s’est réalisé pour toi / Une peau douce et je l’ai parfumé pour toi. »

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La plus connue est sa ligne d’espresso : « Dis que tu ne peux pas dormir, bébé / Je sais, c’est mon expresso. » Ce sont des paroles tirées de l’infopublicité sur les réseaux sociaux. Je l’ai peut-être déjà dit, mais : nous consommons et reproduisons l’auto-promotion toute la journée, tous les jours. Le marketing est l’art d’aujourd’hui et les publicités sont notre moyen de communiquer. Les paroles de chansons qui ne sont rien d’autre qu’un conglomérat de slogans personnels doivent évidemment être présentées sous un aspect nostalgique. Car à quoi sert la publicité ? Vendre la beauté du passé à un avenir tant désiré (John Berger). Les clips de Carpenter, pleins de foulards et de cabriolets usés, semblent réinterprétés selon l’esthétique des amoureux du lycée, mais pas réinterprétés de manière moderne, mais comme les années cinquante à travers les lunettes des années quatre-vingt, chevauchant les lignes (coke) du présent .

3. Le café attribué aux filles

Chappell Roan, quant à lui, est la réincarnation de Marina and The Diamonds, alias les années Myspace et Tumblr. Drame de Falseto sur des optiques de camp et de drag, mélangé avec des éléments de The Band et – bien sûr ! – Pop des années 80. Le tube « Good Luck Babe » de Chappell Roan parvient à sonner comme s’il s’agissait à la fois de Marina and The Diamonds et de Sabrina Carpenter. Bien sûr, Roan envoie également des SMS d’auto-promotion après auto-promotion : « HOTTOGO / You can take me hot to go. » Vous pouvez voir : s’appliquer les attributs du café est la chose. « Super Graphic Ultra Modern Girl » de Roan, quant à elle, est à la fois une chanson et le hashtag parfait pour Charli XCX, ainsi qu’un plan d’ambiance potentiel pour un été.

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Alors qu’est-ce que cela peut être pour vous aujourd’hui ? Vapoter du vert fluo avec Charlie XCX ? Un expresso sucré avec Sabrina ? Ou un café chaud dans l’entrejambe à la Chappell Roan ? Quoi qu’il en soit. L’essentiel, bien sûr, est qu’il n’est pas nécessaire de vivre le véritable Été 24.

Cette chronique est parue pour la première fois dans le numéro Musikexpress 09/2024.



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