Ce n’est qu’entre neuf et dix heures du matin que la musique s’arrête à l’Armadillow, la première scène que l’on rencontre en entrant sur le site des Lowlands. Ensuite, des charrettes circulent assidûment pour nettoyer rapidement la piste de danse pendant les 23 heures suivantes lors du festival de trois jours à Biddinghuizen. Pendant cette heure, les papillons passent le relais à l’équipe suivante, les lève-tôt.

Les Lowlands ont le rythme d’une grande ville, également en raison du haut degré de commerce sur le site. Comme un vilain igloo d’Ikea ​​où les visiteurs peuvent faire une sieste, un bunker de Coca-Cola (on l’appelle « backstage ») et un M jaune géant de la célèbre chaîne de restauration rapide américaine.

Avec environ 65 000 visiteurs cette année encore, la question se pose de savoir s’il y a encore de la place pour l’intimité dans cette foule. Les festivals de musique sont là pour vivre la musique ensemble, non ? Le commerce rend-il cela possible ou y est-il un obstacle ? Le CNRC a recherché (et trouvé) l’intimité et la connexion dans la musique, au camping et entre les gens.

Photo Dieuwertje Bravenboer

Froukje et S10 chantent l’amitié

Le jeune de 22 ans Froukje se produit à Lowlands pour la troisième année consécutive et a fait de grands progrès en termes de performance et de voix pendant cette période. Elle brille le plus en tant que meilleure amie S10 à ses côtés apparaîtra sur la scène principale, l’Alpha, vendredi. Le nouveau duo « Ik Haat Hem Voor Jou » est un morceau house au piano percutant sur l’amitié inconditionnelle. S10 est ornée d’un voile de mariée : « Si personne ne veut de moi, alors je t’épouserai », chantent joyeusement les deux. Pour ensuite plonger ensemble, comme une sorte de Thelma et Louise, fraternellement plongée par étapes.

Une électronique rétro pleine de joie de vivre

Le Bruxelles Chibi Ichigo combine les rythmes rave et gabber des années 90 avec des exclamations punk sur le lâcher prise et la sueur sur la piste de danse. Alors ils se battent fort quand elle se tient dans la petite tente X-Ray vendredi soir, mais avec un cœur tendre et un œil l’un pour l’autre. «Je suis tellement reconnaissante de pouvoir partager ma passion avec vous ici», dit-elle, soudain sensible. «J’espère pouvoir vous inspirer à suivre votre passion, quelle que soit sa taille.» Également le chanteur et producteur britannique Romysamedi soir sous la tente India, touche aux influences de la danse rétro, dans son cas la transe euphorique des années 2000. « Profitez de votre vie ! » chante-t-elle et le public le répète en sautant.

Photo Dieuwertje Bravenboer

Sueur de sang et larmes dans le mosh pit

Le programme nocturne des Lowlands de cette année est plus sombre que jamais, avec de la musique sombre, entre autres. DJ Europarking et Coupe ajustée, Blawan et Skrillex. Mais la musique sinistre peut aussi créer un lien. Le set live de Blawan est tout simplement bizarre – une collection de sons profonds et ondulants d’un autre monde – qui incite les gens à se regarder avec admiration. Là où l’énergie explose vraiment, c’est avec le roi du dubstep Skrillex dans la tente Bravo vendredi soir. Il commence avec ‘Blood, Sweat and Tears’ de Hazes, mot pour mot également l’hymne du mosh pit. Skrillex tourne, mélange et déforme les hits pop en dubstep déchaîné, tandis que les corps s’écrasent les uns sur les autres.

On retrouvera du sang, de la sueur et des larmes à un autre endroit ce week-end : à la formation rap de Akwasi, lumière noire. Ils parviennent juste à être à nouveau un moment fort, et cela avec leur album qui a maintenant quinze ans Éclair. En tant que rappeur Winné puis fait également une apparition en tant qu’invité (W, I, double N, E !) et une apparition d’une énergie sans précédent Typhon rend la tente Heineken mosh pits euphorique, on ne peut s’empêcher de dire que c’est quelque chose comme la variation Nederhop sur Bach, Beethoven et Mozart réunis sur une seule scène. Exagéré? C’est vraiment ce que l’on ressent.

Le méga groupe de filles des Sugababes

Il y a quinze ans aussi, c’était ce groupe pop Sugababes a marqué des succès tels que « Round Round » et « Push The Button ». Le public se rassemble en masse par un samedi après-midi ensoleillé à l’Alpha pour le trio. Ils transforment l’ensemble des Lowlands en un grand groupe de filles : toutes les paroles sont chantées à pleins poumons par le terrain bondé. Pas aussi bon que les trois chanteurs impeccables sur scène, bien sûr. Ce sont des professionnels chevronnés, avec un lien fort derrière eux. Naturellement, les Sugababes appartiennent aux Lowlands.

Photo Dieuwertje Bravenboer

Big Thief évolue également dans son nouveau line-up

Groupe de folk-rock Grand voleur sera au Bravo vendredi après-midi avec un nouveau line-up, désormais en cinq musiciens avec deux batteurs, et beaucoup de musiques inédites. Cela semble encore un peu sommaire, comme si nous avions un aperçu d’une répétition, mais cette répétition est prometteuse. La nouvelle chanson de clôture « Incomprehensible » est belle et émouvante, dans laquelle la chanteuse Adrienne Lenker – dont les paroles sont parfois quelque peu obscures – chante soudain avec franchise la beauté du vieillissement. Une prestation intimiste pour un Bravo bondé, où de nombreuses larmes coulent.

Des friandises sur les grandes scènes

Il y a aussi plein de moments doux ce week-end, par exemple avec le DJ maison Peggy Gou et chanteur de R&B Jorja Smithtous deux chez Alpha. Le British Smith a une voix si fine, si aiguë, si pure, si petite. C’est peut-être pour cela qu’elle s’intègre mieux dans une tente comme la Bravo, où elle n’a pas besoin d’être grande et peut être petite, comme Sampha spectacles plus tôt samedi. Avec un groupe et sa moustache caractéristique, ses dreadlocks épaisses et sa voix grave et rauque, il incarne les étoiles du ciel. Son R&B alternatif et émouvant semble lâche, expérimental, spontané, mais ce n’est pas le cas : chaque note a une raison, chaque phrase est mesurée, chaque accord a un sens. Le remuer, l’attirer, le rendre petit, le rendre grand, il fait tout.

Jorja Smith.
Photo Dieuwertje Bravenboer

Moitié rossignol, moitié homme

La découverte du week-end est la chanteuse britannique de R&B Elmien. Accompagné uniquement d’un piano et d’une guitare acoustique, vêtu d’une robe ample, il a une aura de sage, mais n’a que 22 ans. Le public s’assoit et s’allonge autour de la tente Lima rouge-bleu, dans un coin un peu reculé du site. Un moment de repos loin de la foule, un moment de chair de poule, un moment d’introspection. Sa voix attire les visiteurs vers la tente, comme une sirène. Dans la Grèce antique, les sirènes étaient mi-oiseau mi-femme, dans les basses terres, Elmiene est mi-rossignol mi-homme.

Les têtes d’affiche Fred Again… et Justice choisissent des tactiques opposées

Le producteur londonien extrêmement populaire Fred encore a fait de la positivité sa marque de fabrique. Les amateurs des basses terres sont entassés comme des sardines en conserve pour la tête d’affiche de samedi. Avec sa house très douce et ses slogans fédérateurs (« Prenez soin les uns des autres ! »), il met tout en œuvre pour rassembler le public. Un bel objectif, mais la recherche de l’effet est aussi un peu exagérée. Duo de producteurs français Justicela tête d’affiche du vendredi, adopte une tactique inverse : ils ne disent pas un mot et se regardent simplement. Sans un mot, ils submergent l’Alpha avec des basses synthétisées bouleversantes et un spectacle de lumière kaléidoscopique.

Fred encore.
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Le camping comme grand égaliseur

Oui, Lowlands est désormais devenu un festival de masse, mais au moins une chose est restée la même : il n’y a pas de billets journaliers. En gros, tout le monde est là tout le week-end, cela nous connecte. Regardez autour de vous ces milliers de têtes sur le terrain et réalisez : tous ces gens vont bientôt regagner leur tente, tout comme vous. Et comme les gens le font depuis la préhistoire, les habitants des Lowlanders se réunissent à nouveau le matin au bord de l’eau – les éviers du camping – pour discuter des représentations précédentes et se préparer pour la journée à venir.






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