Cet Kamala Harris le fera-t-elle ? Sera-t-elle la première femme présidente des États-Unis ? En 2016, j’ai suivi les derniers jours de la campagne électorale d’Hillary Clinton. Je venais de publier un livre intitulé Les femmes hériteront de la terredont la thèse était que les femmes prendraient le pouvoir ; une victoire d’Hillary aurait sonné comme une confirmation.

Kamala Harris répond à Trump : le peuple américain mérite mieux

Je reste convaincu que la thèse était correctecomme les années suivantes – Merkel, von der Leyen, Lagarde, Meloni, aujourd’hui Harris – l’ont confirmé. Et puis évidemment, il ne s’agit pas seulement de leadership politique, mais de prise de responsabilité, dans tous les domaines, de la médecine à la justice, de l’économie à la bataille pour le salut de la planète, ou plutôt de l’espèce humaine.

Il n’en demeure pas moins qu’Hillary n’a pas gagné. Pourquoi était-elle une femme ? Non, ou du moins pas seulement. La raison principale était qu’Hillary incarnait l’establishment. Le système. Elle était l’épouse de l’ancien président, l’héritière de la Clinton Machine, la machine à pouvoir Clinton.

Kamala Harris s’exprime sur scène lors du ESSENCE Festival Of Culture™ 2024 au Ernest N. Morial Convention Center le 6 juillet 2024 à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane. (Photo de Marcus Ingram/Getty Images pour ESSENCE)

Ensuite, bien sûr, les hommes blancs des trois États industriels, Michigan Pennsylvanie Wisconsin, ont voté majoritairement pour Trump. C’est le problème avec Kamala Harris : elle n’a pas le profil adéquat pour remporter le vote ouvrierplus attentif aux conditions sociales qu’aux droits civiques.

C’est une libérale californienne, une identité qui crée des problèmes dans le MidWest. Pourtant, sa victoire serait doublement significative. Ce serait une victoire pour les femmes. Et ce serait aussi la victoire d’une génération sautée par l’Histoire, celle des quinquagénaires. (Kamala aura soixante ans quelques jours avant le vote), qui en Italie par exemple n’ont jamais compté pour rien, étant donné que nous sommes passés de Berlusconi et Prodi à Renzi, Salvini, Meloni.

C’est une génération de talents, mais incapable de réseauter. Nous verrons si Harris peut construire non seulement une alliance de minorités, mais aussi un réseau générationnel. On arrive aussi à la Maison Blanche porté par un mouvement populaire. Et Trump, même si nous ne l’aimons pas, l’a.

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