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L’Ukraine fait sauter des ponts pour consolider ses positions dans la région frontalière russe de Koursk, tandis que le Kremlin s’efforce de rassembler les forces nécessaires pour les repousser.
Le chef des forces ukrainiennes Mykola Oleshchuk a publié ce week-end deux vidéos montrant des frappes aériennes détruisant deux ponts sur la rivière Seym, près des villes de Glushkovo et Zvannoe, ce qui, selon les analystes, entravera la logistique militaire russe et permettra à l’Ukraine de consolider ses positions.
« L’armée de l’air continue de priver l’ennemi de ses capacités logistiques avec des frappes aériennes précises, ce qui affecte considérablement le cours des hostilités », a écrit Oleshchuk sur Telegram dans un message comprenant des images vidéo des ponts détruits. Il a ajouté que les frappes visaient également des dépôts d’armes, des centres logistiques et des lignes d’approvisionnement russes.
Le ministère russe de la Défense a déclaré samedi qu’il combattait les forces ukrainiennes dans quatre villages à environ 40 km au nord-ouest de Soudja, la ville contrôlée par l’Ukraine, ainsi qu’autour de Cherkasskoe Porechnoe, à environ 15 km au nord de Soudja.
L’Ukraine a imposé un silence médiatique sur l’opération et ne rend pas compte en temps réel des actions menées sur le champ de bataille. Elle a cependant revendiqué le contrôle de Soudja, où elle a installé un bureau militaire et évoqué la possibilité d’ouvrir des couloirs humanitaires pour l’évacuation des civils.
Bien que le président Vladimir Poutine ait promis une « réponse appropriée » à l’audacieuse opération ukrainienne, ses forces n’ont pas encore réussi à repousser les forces de Kiev. Moscou a cependant lancé de nouvelles attaques aériennes contre l’Ukraine.
Les autorités ukrainiennes ont annoncé dimanche avoir repoussé une attaque de drone et de missiles russes sur Kiev, ainsi que sur la région de Soumy, d’où a été lancée l’offensive de Koursk le 6 août. L’attaque russe visait également la région de Poltava entre Kiev et Kharkiv, près de la frontière russe, mais les forces aériennes ukrainiennes ont affirmé avoir intercepté les missiles.
Le président Volodymyr Zelensky a déclaré dimanche que la Russie avait utilisé 40 drones, 750 bombes aériennes et 200 drones contre l’Ukraine au cours de la semaine dernière.
Un haut responsable ukrainien de la sécurité a déclaré au Financial Times que l’opération avait semé la panique au sein des plus hautes instances de sécurité russes. La garde nationale russe, le FSB et le ministère russe de la Défense « se faisaient concurrence et ne se coordonnaient pas », a-t-il déclaré.
Les troupes ukrainiennes sont dans une « très bonne position », a déclaré le responsable, car elles ne peuvent pas être encerclées et gardent leurs flancs courts pour faciliter la défense. Le silence médiatique imposé par Kiev a réussi à maintenir les troupes russes dans l’ignorance quant au nombre réel de forces ukrainiennes dans la région de Koursk, a ajouté le responsable.
Kiev a insisté sur le fait qu’elle ne cherchait pas à conserver les 1 150 km² de territoire conquis dans la région de Koursk, au-delà de l’utiliser comme monnaie d’échange dans d’éventuelles négociations futures.
« L’Ukraine n’a aucun intérêt à occuper des territoires russes », a déclaré vendredi soir le conseiller présidentiel Mykhailo Podoliak. Il a décrit l’opération comme un « outil militaire… pour convaincre la Fédération de Russie d’entrer dans un processus de négociation équitable ».