Le projet du ministère des Finances vise à accélérer la suppression des lettres papier des autorités. Ce changement pourrait affecter jusqu’à trois millions de Finlandais.

L’objectif est entre autres de convertir principalement les lettres concernant la fiscalité en lettres numériques. Anu Kivisto

  • Le projet Digi first du ministère des Finances vise principalement à convertir les lettres officielles en lettres numériques.
  • Le changement ne s’applique pas à ceux qui n’ont pas effectué de transactions électroniques dans les services officiels.
  • Le rôle des services postaux privés dans ce changement est actuellement étudié.

Des millions de Finlandais devront peut-être opérer des changements significatifs dans leur vie quotidienne d’ici 2026.

Il s’agit du passage du courrier officiel des lettres papier au numérique. L’objectif du projet Digi first en cours du ministère des Finances est que les citoyens reçoivent le courrier officiel principalement sous forme numérique.

J’ai pu lire des lettres officielles sur le service Suomi.fi. Selon l’Agence d’information sur le numérique et la population, environ 1,3 million de Finlandais y ont utilisé le service de messagerie en 2022.

– L’objectif est que la communication officielle numérique s’applique par défaut aux citoyens qui effectuent déjà des transactions électroniques dans les services de l’administration publique, a déclaré le responsable des négociations. Niko Ruostetsaari du ministère des Finances.

Selon Ruostetsaari, l’utilisation de la réception de communications numériques est restée assez limitée, même si les transactions électroniques sont courantes.

En 2022, environ 4,3 millions de citoyens géraient leurs affaires électroniquement via le service Suomi.fi. Cela signifie qu’environ trois millions de citoyens n’ont pas utilisé le service de messagerie.

Ce changement ne signifie pas que les Finlandais seront obligés d’abandonner les lettres papier. Ainsi, par exemple, une personne âgée qui n’utilise pas du tout les services numériques ne tombera pas sous l’emprise du changement.

– Les citoyens qui ne font pas d’affaires par voie électronique ne sont pas couverts par la réforme. De plus, vous pouvez déroger à la priorité avec votre propre notification, souligne Ruostetsaari.

Économies et concentration

Ilari Abdeen, PDG de Kivra, croit en l’efficacité d’un service de courrier basé sur le marché. Sami Tuoriniemi

Avec le projet Digi first, le nombre de personnes recevant le courrier numérique envoyé par les autorités pourrait augmenter par millions d’ici 2026, date à laquelle la législation sur la priorité des communications électroniques devrait entrer en vigueur.

La raison derrière ce changement est un effort pour économiser de l’argent.

– La réforme fait partie des objectifs de productivité du gouvernement inclus dans le programme gouvernemental. Les autorités ont intérêt à économiser sur les frais de courrier.

– Les coûts du courrier papier augmentent, ce qui incite bien sûr à utiliser les canaux numériques, explique Ruostetsaari.

Actuellement, le projet étudie, entre autres, le rôle des services de courrier numérique privés. En bref, il s’agit de savoir si les lettres officielles vont uniquement au service Suomi.fi ou également aux services de messagerie numérique privés.

PDG du service de courrier numérique Kivra Ilari Abdinenine selon lui, le bénéfice le plus important serait que les lettres officielles arriveraient dans la même boîte aux lettres que les autres lettres.

– Les utilisateurs bénéficieraient bien davantage d’une coopération entre l’État et les opérateurs privés. Nous pensons que cela améliorerait la qualité et la convivialité des services.

– Un modèle basé sur le marché donnerait aux citoyens le choix d’utiliser les messages Suomi.fi, mais aussi de centraliser tout le courrier en un seul endroit. Nous pensons que c’est le seul bon moyen d’obtenir des avantages, estime Abdeen.

La Finlande succède à la Suède

Kivra a suivi la diffusion du courrier numérique dans d’autres pays nordiques, comme la Suède et le Danemark. Dans ces pays, le développement numérique a été nettement plus rapide qu’en Finlande.

En Suède et au Danemark, il existe un système permettant aux citoyens, s’ils le souhaitent, de centraliser le courrier officiel au service d’un opérateur privé.

– En Suède et au Danemark, dans le modèle basé sur le marché, plus de 90 pour cent des destinataires digipost ont choisi le service d’un opérateur privé. Il n’y a pas eu besoin d’une législation contraignante en Suède, mentionne Abdeen.

Ruostetsaari indique que le rapport du ministère des Finances sur le rôle des services privés devrait être achevé d’ici la fin septembre. Le rapport a pris en compte la manière dont le changement a été géré dans les pays voisins de la Finlande.

– L’objectif est de créer une solution fiable et sûre du point de vue du citoyen, a commenté Ruostetsaari.

– Il est important que l’État définisse les revendications des acteurs autorisés à participer. Les opérateurs doivent répondre, entre autres, aux exigences en matière de sécurité de l’information, estime Abdeen.

Malgré l’essor du numérique, il n’est pas encore en vue que l’envoi de lettres officielles sur papier s’arrête complètement.

– On peut dire qu’il y aura également des situations à l’avenir dans lesquelles les transactions numériques seront difficiles, voire impossibles, pour certains citoyens. Il faut leur garantir des relations égales avec les autorités, dit Ruostetsaari.



ttn-fr-54