Débloquez gratuitement l’Editor’s Digest

Le procureur général allemand a émis un mandat d’arrêt contre un Ukrainien soupçonné d’avoir fait exploser les gazoducs Nord Stream dans la mer Baltique il y a près de deux ans, selon les médias allemands.

La chaîne publique allemande ARD ainsi que les journaux Süddeutsche Zeitung et Die Zeit ont déclaré que l’auteur présumé des attaques était un citoyen ukrainien qui vivait en Pologne mais qui se cachait désormais.

Le journal suédois Expressen, qui fait partie des médias qui ont révélé l’affaire, a identifié le suspect comme étant Volodymyr Zhuravlov, âgé de 44 ans. Il est soupçonné de « sabotage anticonstitutionnel et d’avoir provoqué une explosion ».

Une porte-parole du parquet allemand a refusé de commenter.

Si cela est confirmé, ce serait la première avancée dans l’enquête de longue haleine sur les explosions du 26 septembre 2022 qui ont détruit les gazoducs Nord Stream 1 et 2.

Les explosions, survenues près de l’île danoise de Bornholm, dans la mer Baltique, ont provoqué quatre fuites sur les pipelines. Depuis, les enquêteurs se demandent qui pourrait être responsable de ce qui constitue l’un des sabotages les plus spectaculaires de l’histoire récente de l’Europe.

Le pipeline NS1 a longtemps été le principal canal d’acheminement du gaz naturel russe vers l’Allemagne. Le pipeline NS2 avait été achevé mais n’était pas encore entré en service au moment des explosions, dans un contexte de tensions politiques croissantes entre Berlin et Moscou à la suite de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022.

Les deux lignes étaient depuis longtemps une source de friction entre Berlin et ses voisins d’Europe de l’Est, qui affirmaient qu’elles permettraient à la Russie d’accroître son contrôle sur les marchés énergétiques européens en contournant des pays comme la Pologne et en fournissant du gaz directement à la plus grande économie et puissance manufacturière de la région.

Au moment des explosions, Moscou avait déjà suspendu une grande partie de ses livraisons de gaz à l’Allemagne.

Selon la chaîne de télévision ARD, les auteurs présumés de l’attentat avaient utilisé un voilier allemand, l’Andromeda, qu’ils avaient loué en septembre 2022, pour naviguer dans la mer Baltique. En juillet 2023, les enquêteurs ont découvert des traces d’explosifs sur le bateau, qui auraient servi à transporter les charges de l’attentat.

La chaîne de télévision a indiqué que les enquêteurs avaient identifié deux autres citoyens ukrainiens, dont une femme, comme suspects potentiels. Ils pensaient que ces deux plongeurs expérimentés auraient pu fixer les explosifs aux pipelines.

La chaîne a également indiqué que jusqu’à présent, la police et les procureurs n’avaient trouvé aucune preuve de l’implication de l’armée ou des services de renseignements ukrainiens dans les attaques. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a toujours nié toute implication de son gouvernement.

La Suède et le Danemark ont ​​suspendu leur enquête sur les explosions début 2024, mais le parquet allemand a poursuivi son enquête.

Selon les médias, les enquêteurs allemands ont réussi à rassembler suffisamment de preuves pour obtenir un mandat d’arrêt contre Zhuravlov auprès d’un juge de la Cour fédérale allemande au début du mois de juin.

Ils ont ensuite contacté les autorités polonaises avec un mandat d’arrêt européen. La raison pour laquelle la Pologne n’a pas donné suite à ce mandat n’est pas claire, a indiqué l’ARD. Les autorités polonaises n’ont pas encore répondu à la demande allemande.

Selon la chaîne ARD et les journaux, les enquêteurs pensaient que Zhuravlov vivait dans une ville à l’ouest de Varsovie, mais qu’il était récemment entré dans la clandestinité. On ignore s’il est actuellement de retour en Ukraine.



ttn-fr-56