1/2 En tant que photographe du 112, Rico se rend dans des endroits bizarres (photo : Bert Jansen).

« Flash off. Débarrassez-vous de cet appareil photo. » Ce sont des commentaires auxquels Rico Vogels de Valkenswaard est régulièrement confronté dans le cadre de son travail de photographe de presse. Et cela ne s’arrête pas aux agressions verbales. Ces dernières années, il a constaté une augmentation des intimidations et des agressions contre 112 photographes. Et pourtant, il continue sans relâche. « Un peu de tension dans ma vie, c’est bien. »

Photo du profil de Evie Hendriks

En tant que photographe du 112, Rico assiste aux accidents, aux coups de couteau, aux incendies et aux fusillades. Muni de sa carte de presse de la police nationale, il est autorisé à se tenir près du feu pour prendre des photos, mais cela n’est pas toujours apprécié.

« Des gens se sont tenus devant mon objectif ou ont arraché ma carte de presse de mon cou. Bien sûr, on va dans des endroits où il y a beaucoup d’émotions. »

C’est pourquoi on lui demande parfois comment il gère toute cette misère. « Vous rencontrez beaucoup de morts et de destructions, mais au fil des années, j’ai développé pas mal de callosités dans mon âme. Non seulement à cause de la misère, mais aussi à cause de la résistance aux 112 photographes. »

« Pas toujours charmé par notre arrivée. »

Rico remarque que l’attitude envers 112 photographes a changé. « Avant, les gens aimaient avoir une photo dans le journal. Avec l’avènement des réseaux sociaux, cela a changé et les passants ne sont pas toujours charmés par notre arrivée. »

Rico pense que beaucoup de gens ont une certaine image des photographes de presse. « Ils pensent que nous sommes une bande de touristes sinistrés, mais nous travaillons de manière très éthique. »

Par exemple, Rico n’envoie jamais aux médias d’images permettant de remonter jusqu’à la victime. « Nous conservons tout au cas où la police, les compagnies d’assurance, les proches ou les victimes demanderaient des images plus tard. Cela arrive régulièrement, même dix ans après l’accident. »

Rico enregistre toutes les images pour les autorités, les victimes ou les proches (photo : Bert Jansen).
Rico enregistre toutes les images pour les autorités, les victimes ou les proches (photo : Bert Jansen).

Parfois, la coopération avec les prestataires de soins est difficile. « On entend parfois : pas tout de suite. Tenez-vous simplement derrière le ruban et nous vous retrouverons dans un instant », explique Rico.

« Alors vous manquez une partie importante de la liberté de la presse. Nous avons une fonction de surveillance. Lorsque la police a eu recours à une force excessive lors des émeutes du corona à La Haye, nous avons vu à quel point les images étaient importantes. »

Il y a quelques années, Rico a été arrêté lors d’un incendie dans une grange à Dommelen parce que, selon un officier, il gênait. Il s’est avéré plus tard qu’il pouvait simplement y faire son travail.

Et en août de l’année dernière, la caméra corporelle de Rico a été confisquée par des policiers parce que, selon eux, il marchait sur l’autoroute lors d’un incident. L’enquête a révélé qu’il marchait sur le bord de la route et que la caméra corporelle avait été emportée par les policiers par mécontentement. Le chef de la police s’est ensuite excusé auprès de Rico.

Pour améliorer la coopération entre les services d’urgence et 112 photographes, les collègues de Rico donnent des présentations à la presse dans les ambulances, les pompiers et lors des cours de formation de la police.

« La collaboration avec les services d’urgence s’est améliorée. »

Il y est également allé à plusieurs reprises. « Nous montrons qui nous sommes, ce que nous faisons et ce que nous prenons en compte. Cela a grandement amélioré la collaboration. »

Si Rico est victime d’agression ou d’intimidation de la part de passants, il le signale à la police ou à la hotline PressVeilig de l’Association néerlandaise des journalistes. « Je ne l’accepterai pas si je suis gêné dans mon travail. »

Malgré tout, il continue son travail. « J’ai la chance de n’avoir peur de personne. Un peu de tension dans ma vie, c’est bien et je sais quels sont mes droits. »

Il faut juste être capable de le faire

Dans la série d’articles « Il suffit d’en être capable », plusieurs Brabançons parlent de leur métier particulier. Ils expliquent ce qu’ils rencontrent dans leur travail et quelles réactions ils reçoivent à leur travail.



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