De Hildburg Bruns

Cette pénurie touche les femmes et les enfants : les huit centres d’accueil pour femmes de Berlin sont pleins. Sur les 462 places réservées aux victimes de violences, il y a exactement une semaine à 10 heures du matin, il n’y avait que quatre places disponibles dans deux salles.

L’ensemble du drame est retransmis par la hotline BIG, qui propose des conseils et une médiation : 1 516 appelants ont dû être refusés au premier semestre, comme l’a confirmé le Sénat en réponse à une question parlementaire de l’AfD. Au grand désespoir des sinistrés.

« Les refuges pour femmes sont sans aucun doute un espace sûr où respirer profondément, où les femmes doivent d’abord se retrouver et comprendre que ce n’est pas de leur faute si elles sont battues,«  dit Nathalie H. (50 ans).

À l’âge de cinq ans, la native de Charlottenburg a fui vers le refuge pour femmes avec sa mère (alors âgée de 22 ans) et est revenue dans ces centres de secours en tant que stagiaire après avoir terminé ses études.

Jusqu’à il y a quelques années, elle devait encore subir un examen de la tête par EEG tous les douze mois afin de surveiller les effets à long terme sur le cerveau. Son père alcoolique, avec un taux d’alcoolémie élevé, l’avait battue, elle et sa mère, avec tout : des fers, des ceintures, des couteaux. Dans la rue, dans l’appartement. «J’ai été hospitalisée au moins six fois», se souvient-elle.

Mais ni à la maternelle ni à l’école, aucun adulte n’a réagi à l’époque.

En tant que bénévole à l’entrée d’un foyer pour femmes Caritas, Sabine Schulz (73 ans) est consciente du manque de place. Ils reçoivent souvent des appels à l’aide de médecins, de policiers et d’amis des victimes. Photo : STEFANIE HERBST

« Ne dites pas où vous habitez », disait alors la petite Nathalie. La visite d’un ami – quel ami ? « J’ai emmené le diable avec moi au refuge pour femmes ! » dit-elle aujourd’hui, toujours amère, même à distance. Sa mère lui donnait également des fessées et allait sur les pistes avec des amis le soir. Le petit est resté sur place. Pendant une semaine, je n’avais que du pain grillé, sinon j’avais des raviolis en conserve.

Après une bonne année, ils emménagent tous les deux dans une colocation avec un autre ex-résident, puis avec un homme aisé. À l’âge de 19 ans, après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires (1re,2e année), Nathalie quitte la maison. Elle a travaillé au noir dans la restauration, a dormi dans la voiture pendant six mois, a étudié, est maintenant mariée et mère de deux enfants. Elle n’a plus aucun contact avec sa mère.

« Depuis la sécurité du refuge pour femmes, on peut d’abord voir à quoi ressemble la vie. C’est la première pierre angulaire pour construire une nouvelle vie.

C’est pourquoi le député Hugh Bronson (63 ans, AfD) critique également : le maire-gouverneur et le sénateur pour l’égalité des chances Kiziltepe sont toujours là lorsqu’une protection maximale des minorités est requise. Mais ils abandonnent les femmes qui ont besoin d’être protégées contre la violence.



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