Par Markus Tschiedert

L’Autrichienne Sophie Rois est l’une des grandes actrices berlinoises. On la voit actuellement au cinéma dans le film « Berlin Nobody ». Mais elle s’est frayé un chemin dans le cœur du public dans d’innombrables productions à la Volksbühne. BZ l’a rencontrée pour une interview.

Sophie Rois (63 ans) est actuellement à nouveau devant la caméra. Dans une nouvelle adaptation de « Bibi Blocksberg », elle incarne une sorcière et crée ainsi immédiatement un lien avec son film actuel. Dans le thriller « Berlin Nobody » (au cinéma) elle est aussi une sorte de sorcière. En tant que chef de secte Hilma, elle force les autres à s’immoler par le feu. Son adversaire est la star hollywoodienne Eric Bana (« Troy »), qui doit sauver sa fille de cinéma d’Hilma. Nous avons rencontré Sophie Rois lors de la première de « Berlin Nobody » en exclusivité au Kant Cinema de Charlottenburg.

BZ : Dans quelle mesure étiez-vous intéressé par le sujet des sectes ?

Sophie Rois : Il y a ces groupes qui préconisent que l’humanité cesse de se reproduire et qu’elle s’éteigne afin de sauver la terre. De là, ce n’est pas loin : Alors descendons tous vers les plus grandes toilettes du monde ! Bien sûr, il s’agit d’un phénomène temporel, le sentiment de futilité, d’impuissance et de dégoût pour ce dont les gens sont capables, alors s’en débarrasser, telle est la conclusion radicale. Rejouer quelque chose comme ceci dans votre esprit peut fournir une libération temporaire de la tension. Des joies dystopiques, comme dirait le réalisateur Clemens Schönborn.

« Berlin Nobody » est un grand film américain, mais il a été tourné à votre porte. N’auriez-vous pas préféré être invité à Hollywood ?

Je suis très heureux quand je peux aller dans mon propre lit le soir.

Vous préférez rester à Berlin ?

Je suis arrivé à Berlin en 1986 et je dois dire que c’était la meilleure idée que j’ai jamais eue, Berlin a toujours été bonne pour moi.

Sophie Rois est actuellement à l’affiche au cinéma dans le thriller culte « Berlin Nobody ». Photo de : Square One Entertainment

La Volksbühne, où vous êtes devenue une star, a perdu en février son directeur René Pollesch. À quel point sa mort était-elle proche pour vous ?

Eh bien, c’est terrible, il me manque littéralement tous les jours et très spécifiquement. Sachant que je ne reverrai ni ne ferai plus jamais un autre Pollesch et qu’il ne m’écrira plus jamais de tels textes.

Cela déclenche-t-il en vous des questions sur votre propre éphémère ?

Qui sait à quoi ressemble votre propre mort ? Je ne pense pas que la mort soit la pire des choses. Ne pas pouvoir mourir, marcher comme un mort-vivant, ce serait mauvais.

Mais n’avez-vous pas acquis une certaine immortalité en tant qu’actrice ?

Quand Sophie Rois meurt, il y a un reportage, les chaînes diffusent un « appel à la police », une « scène de crime » et autre chose et c’est tout. Mais j’ai fait beaucoup plus de théâtre, et ce qui rend le théâtre si précieux, c’est son caractère éphémère. « Ça n’arrive qu’une fois, ça n’arrivera plus » – ah, j’ai toujours aimé ça.



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