Il n’est pas anodin que le plus gros succès lié à Empire of the Sun ces dernières années soit le remix de ‘Cold Heart’ d’Elton John avec Dua Lipa produit par PNAU, un macrohit historique que tout autre artiste voudrait pour son propre catalogue. Nick Littlemore, membre du PNAU, reprend aujourd’hui le projet qui l’a fait connaître il y a 15 ans, Empire of the Sun, en sortant un nouvel album qui a encore une fois ses avantages et ses inconvénients.

Ensemble, Littlemore et Luke Steele (anciennement connu pour faire partie de The Sleepy Jackson) ont transcendé leur époque en sortant deux singles intemporels, « Walking on a Dream » et « We Are the People ». Leur divine techno-pop a donné forme à un projet singulier et inimitable. Mais Empire of the Sun a développé ce son unique en seulement trois albums, éparpillés au fil du temps. À tel point que le quatrième, « Demandez à Dieu », arrive huit ans après le précédent.

Comme d’habitude, un nouvel album d’Empire of the Sun comprend des ajouts intéressants à leur répertoire. Le single « Changes » fait encore une fois bon usage de guitares acoustiques, qui rappellent le style de Fleetwood Mac, et « Cherry Blossom » sait dépeindre musicalement « la majesté et la beauté » du monde qui nous entoure, car c’est ce que la chanson parle de. paroles, entre références à la « synesthésie », à « l’arc-en-ciel » et à la « connaissance qui filtre sa lumière sur l’inconnu ».

Son goût pour la fantaisie et le mysticisme, ajouté à ses arrangements qui mélangent synth-pop, techno-pop illuminée, yacht-rock, disco et pop, entre autres styles, prouvent que dans ‘Ask that God’ Empire of the Sun n’a pas encore tous recherchaient un grand « changement » ou une « évolution », mais son objectif a plutôt été de s’accrocher à sa formule classique. Cela fonctionne notamment sur le banger disco-house de ‘AEIOU’, le plus proche de ‘Cold Heart’, et aussi sur le single ‘Music on the Radio’, qui n’est pas ‘Walking on a Dream’, mais, à titre d’exemple de ce qu’Empire du Soleil sait faire, fonctionne.

La surprise de ‘Ask that God’ – le seul de l’album en fait – est offerte par ‘The Feeling you Get’, qui semble chercher à être un classique perdu des Pet Shop Boys. Bien que Neil Tennant et Chris Lowe auraient écrit des paroles plus intéressantes, racontant probablement une histoire, peu de groupes souhaitent retrouver le son classique de « Breasts » en 2024. Ou utiliser des synthés rappelant l’ère Stock, Aitken et Waterman. Comment peut-on dire qu’ils sont australiens ?

Le chemin de la seconde moitié de « Ask that God » est inégal. Aux dérivés moins intéressants du son d’Empire of the Sun comme ‘Happy Like You’ ou au titre coupé qui, inspiré par la mort subite d’un fan, rappelle -très- vaguement le classique pop ‘I Drove All Night’, il faut y ajouter une série de ballades et de mid-tempos qui ne sont pas à la hauteur des meilleures compositions de l’album. Le folk numérique de ‘Wild World’ en fait partie, et la clôture avec ‘Friends I Know’ ne clôt pas l’album sur une note. Au contraire, son arrangement de violon semble inutile.

Dans « Ask that God », Empire of the Sun sait enrichir son imagination fantastique, par exemple en écrivant « Rhapsodize » du point de vue d’un narrateur qui enseigne des mots et des langues à un robot. Mais l’album manque de refrains plus clairs dans sa seconde moitié, à l’instar de celui qui clôt la première moitié, ‘Television’, qui se rapproche tout de même d’un nouvel hymne d’Empire of the Sun.



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