Le maire de Venise Luigi Brugnaro a comparu ce matin à la séance extraordinaire du conseil municipal demandée par l’opposition pour obtenir des éclaircissements sur l’enquête qui a secoué Venise le 16 juillet dernier et a conduit en prison le conseiller Renato Boraso. Parmi les nombreux suspects se trouve le maire lui-même, qui ouvre en réitérant son choix de rester à son poste : « Je n’ai rien fait de honteux, mais je fais l’objet d’une enquête et je reste à la disposition de la justice pour répondre à toutes les questions. Je n’ai rien fait et je ressens le devoir de rester en fonction pour ne pas trahir le mandat des citoyens. » Des centaines de manifestants dans la rue, soutenant l’appel à sa démission (mais aussi, en minorité, le soutenant).

Brugnaro est maire depuis 2015: «J’occupe ce poste à plein temps depuis plus de neuf ans, même plus de 12 heures par jour, en prenant du temps loin de ma famille – a-t-il déclaré – je suis ici pour devoir démontrer l’honnêteté de mes actions . Je le dois avant tout aux citoyens : j’y ai mis mon visage, toute mon expérience. Et c’est pourquoi je suis étonné. »

Dans la salle d’audience, Brugnaro aborde directement les questions: d’une part, le conflit d’intérêts sur la zone de Pili – dont il est propriétaire après l’avoir achetée aux enchères d’État, bien avant les élections – avec Reyer, dont il revendique les résultats sportifs le terrain, mais aussi « le projet pédagogique et social sous-jacent ». Aucune faveur à ceux qui ont librement choisi de le parrainer. Je n’accepte pas la thèse de ceux qui pensent qu’un entrepreneur ne peut pas être un administrateur public. »

Depuis 2017, les entreprises de Brugnaro sont gérées par un trust aveugle, sur lequel l’enquête soulève de nombreux doutes: «Je n’étais pas obligé ni politiquement ni légalement de recourir à cet outil, mais je l’ai fait. Les entreprises continuent évidemment à fonctionner avec leurs propres salariés et dirigeants. »

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Le maire de Venise Luigi Brugnaro à la fin de son discours au Conseil municipal extraordinaire après les arrestations pour corruption impliquant un conseiller et certains directeurs municipaux, Mestre (VE), 2 août 2024. ANSA/ANDREA MEROLA

Enfin, l’affaire Boraso : « Je n’aurais jamais imaginé de quoi on l’accusait. Lors des interceptions, je l’ai attaqué et provoqué pour une façon de faire de la politique qui n’était pas pour moi, basée sur des promesses continues plutôt que sur des faits concrets. Je ne savais rien d’autre. »



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