Téhéran organise un cortège funèbre pour le chef du Hamas assassiné Haniyeh


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Un cortège funèbre a eu lieu à Téhéran pour le leader politique du Hamas Ismaïl Haniyeh, dont l’assassinat dans la capitale iranienne a aggravé les tensions avec Israël, que le régime islamique accuse d’être l’auteur de cet assassinat.

Le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a présidé jeudi la cérémonie religieuse sur le campus de l’université de Téhéran, en compagnie de hauts responsables iraniens, dont le nouveau président réformateur Masoud Pezeshkian. Le corps de Haniyeh devrait être transporté au Qatar, où il résidait, pour y être enterré vendredi.

Les autorités iraniennes ont accusé Israël d’avoir perpétré l’assassinat aux premières heures de mercredi, alors que Haniyeh se reposait dans un logement fourni par l’État après avoir assisté la veille à la cérémonie de prestation de serment de Pezeshkian au Parlement. Israël n’a ni nié ni confirmé avoir perpétré l’attaque et ne fait généralement aucun commentaire sur les frappes contre l’Iran.

Les médias nationaux ont émis l’hypothèse que l’attaque qui a tué le leader politique du Hamas, le groupe militant à l’origine de l’attaque du 7 octobre contre Israël, impliquait une attaque aérienne, bien qu’aucun détail n’ait été fourni.

Le fait qu’un invité de marque puisse être tué à Téhéran alors qu’il était hébergé par le régime constitue un véritable embarras pour les services de sécurité et de renseignement du pays.

La foule entoure le cercueil de Haniyeh © AFP/Getty Images

Les dirigeants iraniens ont déclaré qu’Israël, qui a déjà perpétré des assassinats en Iran, notamment ceux d’un certain nombre de scientifiques nucléaires, avait franchi une « ligne rouge » importante avec le meurtre de Haniyeh.

Ils ont déclaré qu’une certaine forme de représailles de la part de l’Iran et de ses alliés, collectivement connus sous le nom d’« axe de résistance », est désormais inévitable.

Lors des funérailles, le président du parlement iranien, Mohammad Bagher Ghalibaf, a accusé les Etats-Unis de complicité dans l’assassinat, déclarant : « Bien qu’ils affirment dans leurs déclarations et dans les médias qu’ils n’étaient pas au courant, nous savons et sommes certains que tous ces événements, qu’ils soient manifestes ou secrets, sont sous leur contrôle et leur coordination. »

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que l’assassinat de Haniyeh était « quelque chose dont nous n’étions pas au courant et dans lequel nous n’étions pas impliqués ».

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, debout devant un micro, à côté du président iranien Masoud Pezeshkian, avec d'autres responsables pour effectuer la prière funéraire du chef du Hamas Ismail Haniyeh à Téhéran, en Iran, le 1er août 2024
Le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, debout devant un micro, à côté du président iranien Masoud Pezeshkian, pour effectuer la prière funéraire aux côtés d’autres responsables © Bureau du guide suprême iranien/Zuma Press Wire/DPA

L’Iran et Israël ont déjà eu une confrontation directe, après qu’Israël a attaqué un consulat iranien en Syrie, tuant plusieurs commandants militaires iraniens. Téhéran a riposté en lançant des missiles, mais a signalé l’attaque aux alliés d’Israël, et la plupart des projectiles ont été interceptés, ce qui a permis d’éviter une nouvelle escalade.

L’assassinat de Haniyeh s’est produit peu de temps après qu’Israël a déclaré avoir tué Fuad Shukr, un haut commandant du groupe militant basé au Liban, le Hezbollah, lors d’une frappe aérienne à Beyrouth.

Le Hezbollah et Israël échangent des tirs presque quotidiennement depuis l’attaque du 7 octobre, les militants affirmant agir en « solidarité » avec le Hamas.

Mais la situation s’est aggravée lorsque 12 personnes, principalement des enfants, ont été tuées par une roquette provenant probablement du Hezbollah et qui a frappé un terrain de football sur le plateau du Golan occupé par Israël samedi, déclenchant la dernière vague d’escalade.

Les diplomates occidentaux mènent des discussions urgentes autour du Moyen-Orient pour tenter d’écarter la menace d’une guerre régionale à grande échelle suite aux assassinats ciblés.



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