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Un civil israélien a été tué dans une attaque à la roquette dans le nord du pays, accentuant encore les tensions entre Israël et le groupe militant libanais Hezbollah après la frappe meurtrière du week-end sur les hauteurs du Golan occupé.
L’armée israélienne a annoncé mardi qu’une dizaine de roquettes avaient « traversé le territoire israélien depuis le Liban », et que si la plupart avaient été interceptées, l’une d’elles avait touché un kibboutz, faisant un mort. Une autre personne a été blessée dans une attaque de drone en provenance du Liban, ont indiqué les autorités israéliennes locales.
Le Hezbollah a déclaré avoir lancé deux salves de roquettes Katioucha sur la caserne voisine de Beit Hillel, « en réponse » à une frappe israélienne sur la ville de Jibchit. Le groupe militant avait auparavant déclaré avoir tiré sur des avions de chasse israéliens qui ont franchi le mur du son dans l’espace aérien libanais, forçant l’avion à faire demi-tour. L’armée israélienne n’a pas répondu à une demande de commentaire.
Les dirigeants israéliens avaient déjà promis une « réponse sévère » contre le Hezbollah, qu’ils accusent d’être responsable de l’attaque qui a tué 12 enfants jouant sur un terrain de football dans la ville druze de Majdal Shams samedi.
Cet incident, le plus meurtrier pour les civils dans les territoires contrôlés par Israël lors des échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah depuis le début il y a neuf mois, a fait craindre l’éclatement d’un conflit à grande échelle entre les deux camps.
Le Hezbollah, qui a nié toute responsabilité dans l’attaque, et les forces israéliennes ont échangé des tirs quasi quotidiens depuis que le groupe militant libanais a commencé à tirer des roquettes sur Israël en « solidarité » avec le Hamas après l’attaque du 7 octobre.
Bien que les hostilités entre Israël et le Hezbollah aient fait des victimes et déplacé des dizaines de milliers de personnes des deux côtés de la frontière israélo-libanaise, elles ne se sont pas encore transformées en un conflit à grande échelle, malgré les efforts diplomatiques intenses menés par les États-Unis pour désamorcer la situation.
S’exprimant mardi à Manille, avant le dernier incident, le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a déclaré que Washington restait préoccupé par « le risque que la situation dégénère en un conflit généralisé. Et je ne crois pas qu’un conflit soit inévitable ».
Il a ajouté : « Je pense que nous aimerions voir les choses résolues de manière diplomatique. »
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a déclaré dans une déclaration au Parlement : « Personne n’a intérêt à ce que ce conflit s’aggrave. En fait, les conséquences pourraient être catastrophiques. C’est pourquoi nous continuons à faire pression pour trouver une solution diplomatique. »
Les Etats-Unis et l’Allemagne ont cependant exhorté leurs citoyens à quitter le Liban, un appel repris par Lammy mardi. « Mon message aux ressortissants britanniques au Liban est clair : partez », a-t-il déclaré dans un message vidéo.
Les échanges transfrontaliers entre Israël et le Hezbollah se sont poursuivis dans les jours qui ont suivi l’attaque de Majdal Shams, mais à une intensité relativement faible — jusqu’aux tirs meurtriers de mardi.
Les diplomates avaient précédemment déclaré qu’ils s’attendaient à ce que la réponse d’Israël contre le Hezbollah soit plus énergique que toutes les frappes qu’il avait menées au Liban depuis le début des hostilités, mais qu’il tenterait d’éviter une guerre totale.
« Je pense qu’ils vont essayer de calibrer leur réponse de manière à ne pas faire basculer la région dans la guerre », a déclaré un diplomate. « Mais c’est un équilibre difficile à trouver. »
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré lundi, lors d’une visite à Majdal Shams, que son pays « ne peut pas et ne veut pas ignorer cette situation ». Il a également déclaré : « Notre réponse viendra et elle sera sévère ».