La Colombie produit TROP de cocaïne

Par Matthias Hoffmann

L’industrie de la cocaïne en Colombie s’effondre. La raison : TROP de matière est produite ! C’est ce que rapporte le New York Times, qui a envoyé deux journalistes dans la jungle.

Cano Cabro, un petit village au milieu de nulle part. Pas d’électricité, pas d’eau courante. Pendant des décennies, les habitants n’avaient qu’une seule source de revenus : la cocaïne. Du matin au soir, ils cueillaient des feuilles de coca et utilisaient un procédé chimique pour en faire une pâte blanche. Celui-ci était transformé en briques que les cartels achetaient à des prix ridicules.

Soudain, les dealers ont arrêté de venir

Mais soudain, les dealers ont cessé de venir, c’était en 2022. Les conditions de vie déjà mauvaises des villageois se sont aggravées. Résultat deux ans plus tard : un exode rural massif ! Aujourd’hui, Cano Cabro ne compte plus que 40 habitants au lieu de 200.

Selon le journal respecté, il s’agit désormais d’un problème national : « Les blocs de pâte de coca invendues s’accumulent dans toute la Colombie. Dans plus de la moitié des régions en croissance, les ventes ont chuté de façon spectaculaire, voire complètement disparu. Cela a créé une crise humanitaire dans de nombreuses communautés isolées.

Le New York Times cite un responsable américain disant : « Nous assistons à une production à un niveau que le baron de la drogue Pablo Escobar n’aurait jamais pu imaginer. Quand vous allez dans les champs de coca, c’est comme si vous étiez dans un champ de maïs dans l’Iowa : vous n’en voyez pas la fin. » Cela signifie que les revendeurs ne peuvent pas acheter autant que ce qui est cultivé et produit.

C’est pourquoi les producteurs de coca se retrouvent avec leur récolte

Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les agriculteurs colombiens sont bloqués avec leurs récoltes :

▶ Le Coca-Cola n’est plus autant consommé sur l’important marché de vente des États-Unis.

▶ Les nouveaux engrais accélèrent la croissance des plantes.

▶ Contrairement aux affirmations contraires, le gouvernement du président Gustavo Petro a adopté une approche plus laxiste à l’égard de la culture de la coca.

▶ Il existe également une production de masse dans d’autres pays d’Amérique du Sud, notamment en Équateur et au Pérou.

▶ À cela s’ajoute l’accord de paix avec la guérilla des FARC. Les rebelles ont financé leur guerre civile grâce à la vente de cocaïne. Après le dépôt des armes des FARC en 2016, l’un des principaux clients des agriculteurs a disparu. Les cartels ont comblé le vide, mais pour des raisons logistiques, ils ont concentré leurs achats sur les laboratoires proches de la frontière. A l’intérieur du pays, les agriculteurs se retrouvent avec leurs marchandises et les colis pourrissent.



ttn-fr-27