Canal+, le groupe de télévision français, va être coté à Londres dans le cadre du démantèlement de Vivendi


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Vivendi prévoit de coter sa filiale de télévision française Canal+ à Londres dans le cadre du démantèlement du conglomérat contrôlé par le milliardaire français Vincent Bolloré.

La cotation de Canal+ à Londres reflète la montée en puissance de l’internationalisation du groupe, a indiqué lundi Vivendi. Canal+ a récemment conclu un accord pour racheter MultiChoice, premier opérateur de télévision payante en Afrique.

Vivendi, coté à Paris, a annoncé que sa division publicitaire, Havas, allait être transférée à la Bourse d’Amsterdam, le groupe étant en train de se démanteler pour mettre fin à une structure conglomérale qui, selon lui, avait déprimé la valorisation de ses activités individuelles.

Vivendi a déclaré que sa position de conglomérat « réduisait considérablement sa valorisation et limitait ainsi sa capacité à réaliser des opérations de croissance externe pour ses filiales ».

L’arrivée de Canal+ à la Bourse de Londres représenterait un coup de pouce pour un marché qui a souffert plus que ses rivaux pendant une longue sécheresse mondiale en matière d’introductions en bourse.

Si Canal+ a des liens étroits avec la France, près des deux tiers de ses abonnés sont désormais originaires de l’étranger. Canal+ restera enregistrée en France et devrait avoir une cotation secondaire à Johannesburg, où MultiChoice est basée.

La dernière partie du plan de démantèlement de Bolloré prévoit de regrouper les activités d’édition de Vivendi, y compris sa participation de 63,5% dans Lagardère et Prisma Media, dans une nouvelle société qui s’appellera Groupe Louis Hachette.

Le groupe sera coté sur le marché Euronext Growth à Paris, avec une cotation séparée de sa filiale Lagardère sur Euronext Paris. Vivendi a précisé que les trois sociétés conserveraient leurs centres de décision et leurs équipes opérationnelles en France.

L’entité actuelle de Vivendi resterait cotée à Paris et gérerait un portefeuille de participations, au premier rang desquelles sa participation de 10% dans Universal Music Group. Elle poursuivrait également le développement de l’éditeur de jeux vidéo Gameloft et « fournirait un certain nombre de services aux trois sociétés cotées issues de la scission », a précisé Vivendi.

Les actionnaires actuels de Vivendi recevront la même proportion d’actions des nouvelles sociétés cotées à Londres, Amsterdam et Paris. Bolloré est le principal actionnaire de Vivendi.

Bolloré a également entrepris de restructurer les autres activités de la famille. Le dirigeant de 72 ans a vendu plusieurs entreprises qui appartenaient auparavant au Groupe Bolloré, la société de transport et de logistique de la famille, réduisant ainsi considérablement ses effectifs.

Parallèlement, Bolloré, fervent catholique, est devenu de plus en plus actif dans les médias de droite. Il a racheté la chaîne d’information i-Télé en 2016, la démantelant pour la transformer en CNews, l’équivalent français de Fox aux États-Unis, tandis que le rédacteur en chef d’extrême droite Geoffroy Lejeune a été placé à la tête du Journal du Dimanche alors que Bolloré était en passe de le reprendre l’an dernier.

La décision finale sur la scission de Vivendi est attendue fin octobre, avant une assemblée générale en décembre. Canal+ et Havas resteront soumis à l’impôt sur les sociétés français.



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