Italie-UE, après le non de Meloni à von der Leyen, une confrontation difficile sur le commissaire et les délégations

Ursula von der Leyen a remporté le jeu le plus difficile, celui de la réélection. Mais d’ici les prochains mois, une des tâches les plus délicates l’attend encore : la composition de la nouvelle Commission. L’ancienne ministre allemande de la Défense a déjà fait preuve, lors de la législature précédente, d’une certaine créativité dans la conception de la structure qu’elle dirigera. Les commissaires, qui sont en fait les ministres de l’exécutif européen, réfléchiront également dans les 5 prochaines années l’ordre du jour qu’il a exposé von der Leyen au Parlement européen. Avec des nouvelles significatives. Un avant tout, un Commissaire à l’industrie et à la compétitivité qui sera crucial dans l’architecture du Palais Berlaymont. Parmi les nouveautés envisagées par le président réélu, il y a également trois nouveaux portefeuilles : Hébergements, Débureaucratisation Et méditerranéen. Ces deux derniers sont des secteurs sur lesquels Giorgia Meloni a souvent mis l’accent, même lors de la réunion du groupe Ecr avec von der Leyen.

Les deux délégations sur la débureaucratisation et la Méditerranée

Le sentiment à Strasbourg, surtout après le vote contre de la FdI, est que l’Italie pourrait avoir l’une des deux délégations. Le premier sera axé sur la mise en œuvre, la simplification et les relations interinstitutionnelles et aura, a souligné von der Leyen, le rang de vice-présidence (non exécutive). Il reflétera, dans ses grandes lignes, le rôle tenu jusqu’à présent par Maros Sefcovic (responsable des relations interinstitutionnelles), même s’il n’est pas clair si le chapitre Pnrr sera également ajouté aux domaines de compétence. Le commissaire pour la Méditerranée travaillera toutefois en contact étroit avec le haut représentant pour la politique étrangère. En décrivant ses tâches, von der Leyen semble s’être inspiré du plan Mattei, en parlant de partenariats, de stabilité économique de la région, d’énergie et de migration. Un commissaire stratégique, en somme. Mais qui, sur le fond, risque d’avoir moins d’impact que les plus classiques.

Match complexe pour l’Italie

Bref, pour l’Italie, le jeu devient complexe. L’objectif reste celui d’obtenir un portefeuille lourd, comme l’est la responsabilité d’un grand pays, à confier aux plus fiables. Raffaele Fitto , qui reste le principal candidat pour s’installer à Bruxelles, même s’il faudra également indiquer le nom d’une femme. Bref, dans le récit des Meloniens, il n’y aurait pas les risques redoutés par l’opposition d’avoir mis l’Italie au pied du mur, dans une position hors de propos. Mais une vice-présidence exécutive semble désormais destinée à la France et à d’autres Thierry Breton, qui pourrait avoir la responsabilité de l’Industrie et de la Compétitivité. La Défense pourrait être scindée et, selon les dernières rumeurs, elle pourrait finir entre les mains des lituaniens. Gabrielius Landsbergis même si, avec Kaja Kallas dans le rôle de Josep Borrell, le risque est de trop « balticiser » le secteur des Affaires étrangères. La fille espagnole Thérèse Ribera est en pole position pour la case Énergie, à laquelle pourrait s’ajouter le dossier climatique : confier au champion du Green Deal ibérique le rôle de vice-président exécutif pourrait être la récompense d’Ursula pour le soutien – décisif – des Verts.

Noms des gouvernements dans les prochaines semaines

L’agriculture (dont la pêche pourrait être séparée) constituera un portefeuille complexe et semble être équilibré entre le Portugal et la Pologne. La Roumanie vise les affaires économiques ou l’élargissement. luxembourgeois Nicolas Schmit, Spitzenkandidat des Socialistes, pourrait avoir la délégation au logement mais il y a un obstacle : le Parti populaire est au gouvernement dans le petit État du Benelux. Les commissaires du PPE seraient en tout cas majoritaires : treize sur 27. Von der Leyen s’attend à ce que les noms des gouvernements soient indiqués dans les prochaines semaines. Il faudra qu’il s’agisse d’un homme et d’une femme, étant donné que le président sur la parfaite égalité des sexes n’autorise pas d’exceptions.

Entretiens de mi-août

Les négociations avec le numéro un au Palazzo Berlaymont débuteront à la mi-août. Le rêve d’Ursula est d’avoir une Commission complète en novembre. Ce n’est pas facile, mais ce n’est pas impossible non plus.



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