L’Etat islamique revendique l’attaque meurtrière contre une mosquée à Oman


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L’Etat islamique a revendiqué la responsabilité d’une fusillade meurtrière dans une mosquée de Mascate, la capitale d’Oman. C’est la première fois que le groupe djihadiste islamiste revendique une attaque contre ce petit pays du Golfe.

Six personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées dans l’attaque survenue mardi dans une mosquée chiite du quartier de Wadi Kabir, à Delhi. Les décès, qui incluent un policier, quatre Pakistanais et un Indien, ont été confirmés par la police locale et les ambassades des deux pays dans le pays.

Selon les experts, il s’agit de la première attaque revendiquée par l’EI dans un Oman traditionnellement stable, et de la première fois depuis huit ans que les djihadistes se vantent d’avoir lancé une attaque dans cette région du Golfe riche en pétrole.

Aymenn Jawad Al-Tamimi, chercheur et expert de l’EI au Middle East Forum, un groupe de réflexion américain, a souligné que l’attaque d’Oman était très inhabituelle et qu’il y avait eu « très peu de preuves d’activité djihadiste dans le pays dans le passé ».

Des centaines de milliers d’expatriés originaires d’Asie du Sud vivent et travaillent à Oman, qui compte moins de 5 millions d’habitants. Bien qu’Oman ne dispose pas des énormes réserves pétrolières de ses voisins plus riches, le pays est important pour la politique étrangère américaine en tant qu’interlocuteur important de l’Iran.

Une vidéo publiée mardi, avec le logo de l’agence de presse Amaq, du groupe terroriste islamiste, a revendiqué la responsabilité de l’attaque de Mascate et a montré des hommes armés tirant depuis une position surélevée. Des chaînes Telegram proches de l’EI ont également diffusé la vidéo.

Tamimi a déclaré que l’EI avait qualifié les musulmans chiites d’apostats, qui « devraient être attaqués partout dans le monde ». Les musulmans chiites, qui sont une minorité à Oman, observent actuellement le mois sacré de Muharram.

Les trois assaillants ont été tués, a indiqué la police omanaise dans un communiqué, sans préciser leur identité ou leurs motivations.

L’EI a été repoussé depuis l’apogée de son califat autoproclamé au milieu des années 2010, lorsqu’il est sorti du chaos de la guerre civile syrienne pour prendre le contrôle brutal de grandes villes de l’est de la Syrie et de l’Irak voisin.

Les djihadistes ne contrôlent plus aucun territoire et leurs dirigeants sont traqués par une coalition dirigée par les États-Unis, qui inclut les États du Golfe.

Mais ses partisans et ses affiliés continuent de perpétrer des attaques dans le monde entier : sa branche afghane Isis-K a tué cette année 143 personnes dans une salle de concert à Moscou et a été liée à des attentats à la bombe en Iran qui ont fait près de 100 morts.

La dernière fois que les affiliés de l’EI ont frappé le Golfe, c’était en 2016, lorsque des kamikazes ont tenté quatre attentats en Arabie saoudite.

Reportage supplémentaire de Raya Jalabi à Beyrouth



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