Macron appelle à un « pacte de gouvernement » au Parlement français


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Le président Emmanuel Macron a rompu son silence pour la première fois depuis les élections anticipées de dimanche pour appeler à un large « pacte de gouvernement » pour mettre fin à l’impasse politique d’un Parlement français gravement fracturé.

Dans un lettre ouverte Devant le public mercredi, Macron a affirmé que « personne n’avait gagné » le vote puisqu’aucun parti ou alliance n’était parvenu à obtenir une majorité absolue.

Sans utiliser le mot « coalition », le président a exhorté les partis politiques à « s’engager dans un dialogue sincère et loyal pour construire une majorité solide, qui doit être pluraliste, pour le pays ».

La missive a provoqué la colère du Nouveau Front populaire (NFP), parti de gauche, arrivé en tête avec 180 sièges, devant l’alliance Ensemble de Macron avec 150.

Depuis mardi, le NFP accuse Macron de « hold-up démocratique » pour avoir traîné les pieds et ne pas leur avoir laissé la possibilité de former un gouvernement.

Le chef de file de l’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon a fustigé Macron : « C’est le retour du veto royal sur le suffrage universel ! Ça suffit. Il doit s’incliner et faire appel au PFN. C’est ça, la démocratie. »

La lettre implique que Macron veut à tout prix éviter un gouvernement de partage du pouvoir connu sous le nom de « cohabitation » avec le NFP, qui a un programme économique lourd de taxation et de dépenses totalement en contradiction avec le type de politiques d’offre favorables aux entreprises du président.

Formé à la hâte après l’appel de Macron à des élections anticipées le mois dernier, le NFP est un groupe disparate composé de La France insoumise d’extrême gauche de Mélenchon, d’un petit groupe de communistes et des socialistes et verts plus modérés.

L’alliance veut abroger la réforme impopulaire des retraites de Macron qui a relevé l’âge de la retraite à 64 ans, augmenter le salaire minimum et rétablir un impôt sur la fortune.

« Le programme du NFP serait fatal pour l’économie française », a écrit Patrick Martin, le chef du lobby des entreprises Medef, dans un communiqué. éditorial dans le journal Les Echos.

Alors que Macron ignore la gauche, certains membres de l’Ensemble de Macron plaident plutôt pour un pacte avec les conservateurs Les Républicains, qui détiennent environ 45 sièges, une manœuvre qui a suscité des divisions au sein du camp du président.

La Constitution confère au président le pouvoir de choisir le Premier ministre, mais ne précise pas les modalités ni le calendrier de cette désignation. Mais les présidents ont pour habitude de faire appel au parti qui détient le plus de sièges au parlement pour former un gouvernement.

Macron a utilisé sa prérogative présidentielle pour maintenir le gouvernement actuel, en gardant le Premier ministre Gabriel Attal en place pendant que les négociations entre les partis se déroulent.

Il a laissé entendre que l’extrême droite comme l’extrême gauche devraient être exclues d’une majorité gouvernementale et a exhorté les autres partis politiques à établir des « grands principes », fondés sur des « valeurs républicaines claires et partagées », pour élaborer un « projet pragmatique » répondant aux priorités des électeurs.

« La nature de ces élections, marquées par une demande claire de changement et de partage du pouvoir, exige [mainstream parties] « pour construire une grande force pour gouverner ensemble », a-t-il écrit.

« Ce que les Français ont choisi dans les urnes – le front républicain – les partis politiques doivent le mettre en œuvre par leurs actes. »

Dans sa lettre, Macron a fait valoir que le véritable message de l’élection était que le public français avait rejeté catégoriquement l’idée d’un gouvernement dirigé par le Rassemblement national d’extrême droite de Marine Le Pen.

Au lieu de cela, ils ont voté de manière tactique, souvent pour des candidats et des partis qu’ils n’aimaient pas, pour construire ce qu’on appelle front républicain pour repousser l’extrême droite.

Macron a donc soutenu que les hommes politiques devaient mettre de côté leurs différences pour faire des compromis sur la manière de gouverner par respect pour les électeurs qui les ont élus, même s’ils ne sont pas d’accord avec leurs programmes.

En effet, le RN, arrivé en tête au premier tour le 30 juin, n’est parvenu à devenir que le troisième parti de la nouvelle assemblée, avec 143 députés.

Mais le parti d’extrême droite a remporté 10 millions de voix, soit bien plus que les 7 millions de la gauche ou les 6,3 millions d’Ensemble.

La lettre de Macron a été publiée alors qu’il se rendait à Washington pour un sommet de deux jours de l’OTAN.

« En tant que président de la République, je suis à la fois le protecteur de l’intérêt national, garant des institutions, et celui qui doit respecter votre choix », écrit-il.



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