Yamal record, Olmo sensationnel : l’Espagne renverse la France et se qualifie pour la finale du Championnat d’Europe


Dimanche à Berlin, la Roja peut remporter le quatrième titre continental de son histoire. Les Bleus devant avec Kolo Muani, puis les perles du talent du Barça et l’ailier de Leipzig

De notre correspondant Francesco Pietrella

9 juillet 2024 (modifié à 23h07) – MUNICH, ALLEMAGNE)

Après un but comme celui-là, on peut dire que c’était la main de Messi. Lorsque Lamine Yamal a envoyé l’Espagne en finale du Championnat d’Europe en éliminant la France d’un tir du pied gauche aux 25 mètres, les pensées sont revenues à ce bain béni il y a seize ans. Léo le releva, lui sourit et ouvrit la voie. Le destin est un enchevêtrement de fils qui se défont en fonction de l’endroit où la vie vous mène. Celui de Lamine – le plus jeune buteur d’un Championnat d’Europe, 16 ans et 362 jours – l’a amené à éliminer la France grâce à un but phénoménal à l’Allianz Arena, un soir de juillet, quatre jours avant son dix-septième anniversaire, avant une nouvelle belle prestation de Dani Olmo. L’Espagne de De la Fuente revient pour s’imposer 2-1 et se qualifie pour la finale à Berlin, où elle affrontera le vainqueur d’Angleterre-Hollande (demain à 21h). Il se jouera le 14 juillet à l’Olympiastadion.

la magie

L’Espagne, qui a atteint sa cinquième finale, harponne l’acte final de la manière qui la distingue : montrer le football. D’ailleurs, l’entraîneur avait également réitéré le concept en salle de presse, parlant d’une « Roja pour le divertissement », mais l’écart était assez clair. Dès la 6e minute, Fabian Ruiz a tout de suite failli prendre l’avantage en harponnant un ballon de la tête servi par Yamal, avant le premier but de la France en jeu ouvert dans ce Championnat d’Europe. Il est réalisé par les garçons de Bondy, le point à une trentaine de kilomètres de Paris où ont grandi Mbappè et Kolo Muani, nés à quinze jours d’intervalle. Le premier centre, le second marque de la tête. Cela ressemble au début d’un long siège, avec Jesus Navas en difficulté et un trou au milieu du terrain d’une trentaine de mètres, mais à la fin Yamal s’en charge. A la 21e minute, il échappe à la marque de Rabiot d’une feinte, tire, dépasse Maignan puis glisse sur le gazon comme Fernando Torres. La réaction de Pedri s’applique à tout le monde : les mains sur les joues, les yeux grands ouverts, l’étonnement partagé. Un cri de Munch.

Dans la finale

Le 2-1 est tout aussi beau, et porte la signature de Dani Olmo. Le troisième but consécutif après la Géorgie et l’Allemagne. Le dix de la Roja saute Tchouameni avec un jeu dans la surface étroite et tire du droit. La déviation de Koundè accompagne un ballon qui serait rentré de toute façon. L’Espagne, à ce stade, se retrouve plus libre et gère le résultat avec plus de sérénité. Jesus Navas récupère avec quelques interventions très élégantes, tandis que Cucurella – hué à chaque touche de balle par le public allemand à cause du handball contre la Mannschaft – peine un peu plus devant. Au bout d’une heure, Deschamps lance Griezmann, Barcola et Camavinga, mais l’occasion en or vient sur la droite de Théo, qui à la 75e minute tire très haut depuis l’intérieur de la surface. A ce moment-là, Didier laisse également tomber le wild card, Olivier Giroud, meilleur buteur de l’équipe nationale avec 57 buts, mais cette fois il ne se retourne pas. En réalité, presque tous les grands noms déçoivent : Dembelè s’épuise, mais s’arrête là, tout comme Mbappè, protagoniste avec quelques solos à gauche. Mais ce n’est pas le championnat d’Europe pour Kylian, et il le montre lorsqu’à 5′ de la fin il tire très haut après avoir dribblé l’homme. C’est le dernier frisson d’un match qui s’est terminé sous les acclamations du public espagnol. Avant le coup de sifflet final, de la Fuente ovationne Yamal. L’Espagne remercie la magie d’un jeune de seize ans et revient en finale après 12 ans. Son objectif est un objectif muséal et sera affiché partout. Sauf au Louvre.





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