Mais pas de bang de droite en France


Par Robert Becker

Surprise lors des élections législatives en France : selon les premières projections, l’alliance de gauche est en tête. Le Nouveau Front populaire dispose donc de 172 contre 215 sur 577 sièges.

Le parti populiste de droite Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen, qui espérait une majorité absolue, se glisserait ainsi à la troisième place avec 115 à 155 sièges derrière le camp gouvernemental avec 150 à 180 sièges.

Cela signifie qu’aucun des trois blocs ne disposerait de la majorité absolue.

▶︎ « Le Nouveau Front populaire est prêt à gouverner », a déclaré à Paris l’ancien leader du parti populiste de gauche La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon. « Nous avons gagné », scandaient les partisans de la gauche.

Le leader socialiste Olivier Faure s’est expressément prononcé contre une éventuelle « coalition » avec le camp gouvernemental.

▶︎ « Le Nouveau Front populaire doit prendre en charge cette nouvelle page de notre histoire », a déclaré Faure. L’alliance a une « immense responsabilité ». Faure a souligné que la réforme des retraites, qui a porté l’âge de la retraite à 64 ans, devrait être abolie. « Il est temps de taxer les super-riches et les super-rentables », a-t-il déclaré.

Il était difficilement prévisible que le parti de droite finirait perdant lors des élections : après le premier tour des élections il y a une semaine, les prévisions prévoyaient que le RN était encore juste en deçà de la majorité absolue et donc éventuellement en mesure de former le prochain gouvernement. Le glissement vers la droite est désormais moindre que prévu.

Elle espérait une majorité absolue – et elle finira probablement perdante : Marine Le Pen (55) Photo : AP

La France doit désormais compter avec une période d’instabilité politique : le Premier ministre Gabriel Attal (35 ans) a annoncé lundi sa démission car le camp gouvernemental centriste a perdu sa majorité relative.

Le président Emmanuel Macron (46 ans) pourrait accepter la démission d’Attal, mais laisser pour l’instant le gouvernement en place comme gouvernement intérimaire, au moins jusqu’après les Jeux Olympiques en France, qui se termineront le 11 août.

Avec un Premier ministre de gauche, Macron devrait partager le pouvoir. Et : Le Premier ministre deviendrait plus important. Ce que cela signifierait pour l’Allemagne et l’Europe n’est pas clair. L’alliance de gauche est divisée en elle-même et représente des positions très différentes sur de nombreuses questions politiques majeures.

Si aucun des deux camps ne trouve une majorité gouvernementale, le gouvernement actuel pourrait rester en place sous forme de gouvernement de transition ou un gouvernement d’experts pourrait être installé. Dans un tel scénario, la France se retrouve dans une impasse politique.

Les forces de sécurité se sont préparées à d’éventuels troubles : 30 000 policiers ont été mobilisés, 5 000 agents seront déployés rien qu’à Paris et sa banlieue, comme l’avait annoncé précédemment le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

L’élection a suscité un grand intérêt : à 17 heures, le taux de participation était de 59,71 pour cent, comme l’a annoncé le ministère de l’Intérieur à Paris. En 2022, la valeur était de 38,11 pour cent au même moment.

Lors du premier tour de scrutin il y a une semaine, le taux de participation global était de 66,71 pour cent. Selon la chaîne de télévision BFMTV, il s’agirait désormais du taux de participation le plus élevé depuis 1997.



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